Poème:La Petit Poupée

Un petit village très loin de la ville,
Une petite fille toute sage tranquille,
Et il n’y a qu’elle loin de tous les bruits
Adossée toute seule près d’un puits.

Ses yeux sont bleu ciel, comme celui du jour,
Elle semble si triste, son visage si pâle,
Elle semble seul’ment demander qu’on lui parle.

Je m’approche d’elle, soudain elle s’enfuit
Et à toutes jambes, elle souffle et elle crie,
Comme si la douleur qui lui serre le cœur,
Semble l’arracher com’ une folle terreur.
’
Elle est toute seule, loin de tous les bruits,
Elle a mal au ventre, tant et tant qu’elle plie,
S’arrête et ses beaux yeux bleus, me supplient,
Me prient, me demandent : « Mais pourquoi ? »

Ses yeux sont bleu ciel, comme celui du jour,
Elle semble si triste, son visage est si pâle,
Elle semble seul’ment demander qu’on lui parle.

Juste derrière elle, sa maison est tombée,
Juste derrière elle, reste sa poupée,
Oui c’est vrai, c’est elle, elle la reconnaît,
Mais elle ne sait pas pourquoi, ils l’ont tuée.

Le reste de ses murs, sont tous pleins d’ trous,
Le reste de ses murs, sont tous truffés d’obus,
Mais pourquoi les gens, sont ils devenus fous,
Et ça sert à quoi, de devenir casse cou.

Ses yeux sont bleu ciel, comme celui du jour,
Elle semble si triste, son visage est si pâle,
Et semble seulement demander, qu’on lui parle.

Ils n’ont rien demandé, surtout sa mémé,
Elle est là dessous ces pierres écroulées,
Et elle reste seule, dans cette rue, tout’ paumée.
Y aura t il quelqu’un qui viendra la chercher ?

Je ne sais quoi faire, ni comment l’aider,
Il faudrait seul’ment, que j’puisse l’approcher,
Le temps « press », comme y’a écrit sur ma veste,
J’y cours quand même, et tant pis si j’y reste !

Ses yeux sont bleu ciel, comme celui du jour,
Elle semble si triste, son visage est si pâle,
Et semble seul’ment demander qu’on lui parle.

Je la vois pas loin à trente mètres de moi,
Elle a vu les lettres blanches, se dit c’est pour moi,
Mais elle a si peur, et pourtant j’y vais et puis là…
J’ai entendu un bruit, d’un seul coup plus rien,
C’est le grand trou noir, j’vois à peine mon bras, , , ,
Et là tout se voile, mais je me souviens :

Ses yeux étaient bleus, tiens ça me revient,
Toute seule et si triste, presque abandonnée,
Près du petit puits y avait sa mémé,
Là j’ai entendu un autre grand bruit, puis, plus rien…