Poème:A Monsieur Pérono

Les infos nous gavent de plein de riens
On nous cache tout, on le sait bien
Il y a les gens qui savent, les savants
On nous les présente dans le petit écran.

Les journalistes
Appellent des spécialistes
Preuve qu’il ne savent rien
De ce qu’ils ne nous proposent dans leurs titres

Une liste de choses indéfinies
Ils s’adressent au plus grand nombre
Parlent comme moi de roses, d’ombres,
De ils et de on

Pronom indéfini employé par les c…
Me disait mon prof de français
Lorsque je lui rendais ma rédaction
Alors que je parlais de la société.

Il me disait pour être intelligent
Il ne faut pas parler de gens
Parle de toi de ce que tu es
De ceux que tu hais

Alors là tu expliqueras
Ce que tu veux dire
Et là j’aurai le plaisir de te lire
Ne parles pas de ce que tu feras

Mais dis ce que tu penses
Ne parle pas d’absence
Dis ce que toi, tu vis
Et là je serai conquis.

Vis ce que tu écris, consens,
Racontes, décris, parles, de ce que tu pressens
Explique tes sentiments
Bannis de tes lignes les on et les gens,

Fais que ton récit soit vivant
Que le lecteur sente ce que tu ressens
En t’expliquant par des mots précis
Tout le long de tes écrits.

Je ne te demande pas une rédaction
Si tu veux que le lecteur s’attarde
Il faut capter son attention
Et pour cela, pas que ton esprit dédale

Dans des conjectures blafardes.
Il faut le capturer, le faire prisonnier
Pour ne pas que son esprit se hasarde
Dans des digressions, prive le de liberté

Fais toi geôlier
Pour qu’il se demande où tu veux l’emmener
Sache comment l’appréhender
Pour arriver à le faire rêver

Encore maintenant je repense et bénis
Le génie de mon professeur de français
Qui savait nous apprendre l’oral et l’écrit
Des fables de La Fontaine à Rabelais.

Que n’eussé-je été cet homme parfait
En tous cas dans son sacerdoce
Pour m’aider à relater
Avec mes bien pauvres et piètres mots

Il savait nous apprendre par exemple
Tous les états d’âmes
Toutes les flammes et les atours
Depuis la tristesse jusqu’à la joie

Tout cela en une seule heure de cours
Sans que nous en sortions exsangue
Tant cela était passionnant
Tenus en haleine par chaque mot comme un défi, cherchant.

Cette richesse comme un jeu de piste
A travers notre dictionnaire
Dont nous apprenions à être fiers
Bref nous surfions sur la langue de Molière.