Poème:Maison D’ici, Maison D’ailleurs

Dis moi que je rêve
Je viens de m’inventer une maison
Où il n’y a point de trêve
Il n’y a aux murs que des fleurs de liseron

Les plafonds sont tapissés de tes partitions
Elle est pleine de soleil, il n’y a que des fenêtres
Ce logement est rempli de tout ton être
Qui fait qu’on n’y connaît qu’une seule saison

Ce soleil est de feu de bronze de vermeil
Baigne de lumière à nulle autre pareille
Cette maison ne laisse aucune place à la réalité
Nous y vivons d’amour d’eau fraîche et de gaîté

Notre lit trône au milieu de cette arène
C’est là où nous y menons de délicieux combats
Tu y trônes comme une reine
Nous n’y vivons que de délicieux émois

Nous y éteignons sous un ciel qui flamboie
Nos plus grandes fatigues qui chantent notre amour
Au son du plus merveilleux des tambours
Qui roule comme le chien qui jappe sa joie

Cette maison est une église
Où nous nous déclarons notre foi
On y naît s’y s’aime et se baptise
Dans le canevas de notre loi

Il n’y a point de clocher
Puisqu’il n’y a pas d’heure
Donc point de carillonneur
C’est cela notre vraie volupté.

Nous y respirons de l’aube au crépuscule
Autour du feu du soleil
C’est un pays de rêve en totale autarcie
Nous y vivons sous le joug d’aucune férule

Il est à nul autre pareil
On n’y fait aucune économie
Aucun gouvernement
On s’y oppose fermement

Notre seule loi c’est l’amour
Elle l’est et le restera pour toujours.