Poème:Mon Avenir Et Vous

A dix huit ans j’étais dans le ruisseau
J’ai eu de la chance cela aurait pu être plus tôt.
De la liberté j’étais ivre
Je la tenais de mon savoir puisé dans les livres.

Je croyais en savoir tout un bout :
Oui ils m’avaient du moins je le pensais
Pour une bonne part tout expliqué
Je m’aperçus très vite que je ne savais rien du tout.

L’argent vous me le refusiez
Par charité bien ordonnée
A moi de le gagner
Pour vivre et profiter

Oui mais ça n’était pas dans les livres
Les manuels ne disaient rien sur le sujet
A moi donc et à mes frais
Pour vivre et survivre.

Mais riches, généraux et clodos
Forment un drôle d’arc en ciel
Celui de la société, drôle de différentiel,
Où le mélange ne se fait que mal à propos.

Chaque caste a sa couleur
Où celles de la peau peuvent se métisser
Mais celles de l’Echarpe de Vénus ont leur pudeur
Et ne peuvent que se différencier.

Dans ce ruisseau, lieu du massacre des innocents
Passe cependant un vent de liberté
Au travers de mes poches désargentées
Vent que même les nantis ne pourront acheter.

Dix huit ans j’ai tout à apprendre
De la félicité d’une amante à celle d’un métier
Mais sur le bord du trottoir à tout prendre
Ma profession passera toujours par la liberté

Point d’obéissance à tout ces richards
Je préfère la leur laisser, leur gloire,
Pour rester sur le haut du pavé
Ou du haut de mon trottoir,
Je pourrai aussi bien les contempler
Avec pour toute rage mon courage
Ainsi je ne leur devrai rien.