Poème:Un Dimanche Soir

Mois de décembre. Il fait nuit.
Le pavé luit sous le crachin. Mois de décembre. Il fait nuit.
De la journée c’est déjà la fin.
Un réverbère faiblement luit.

Le quartier de mon enfance s’endort.
Je frissonne sous ma légère veste
L’habit est léger comme le reste
J’ai cinq ans personne pour me tenir la main.

Je marche à deux mètres derrière
Ma mère qui avance bon train
Nous venons de la gare de chemin de fer
Je la suis comme je peux, ça craint.

Ce n’est pas un quartier mondain, plutôt ouvrier
C’est le quartier de mon enfance
Mon jeune âge y tient tout entier
Je m’y sens bien il sera plus tard ma défense

L’endroit où me ressourcer
Avec ma douce et jolie école
Je l’aime bien m’y sens protégé
C’est l’âme de ce quartier Saint Paul

Avec son église à côté que l’on entend sonner
Elle ponctue mes heures de classe, la récré,
Lorsque je rentre chez moi esseulé
Personne ne vient jamais me chercher

Tu as cinq ans, tu es un grand
Disait elle tu n’as qu’à te débrouiller
J’ai peur des camions surtout des bruyants
Pour les voitures ça va je me sens rassuré

Le soir ma mère est chez ses amis cordonniers
Plus loin même rue, après la maison,
Ce sont eux qui me donnent à goûter
De moi elle n’a jamais le temps de s’occuper

Pourtant elle n’a jamais travaillé
Ne connaît pas la cloche de l’école
Y va deux fois par an c’est le protocole
Cela n’a pas l’air de l’inquiéter

Quartier de mon enfance
Le pavé luit sous le crachin
Pas de père ni de frère, je suis gamin
Pas le moral, j’ai cinq ans, ça ira mieux demain