Poème:La Marguerite

C’était la Marguerite on l’appelait Caudé
Déjà toute petite elle faisait causer
C’est qu’elle savait se faire respecter
Surtout au milieu d’une société

La Marguerite

Elle avait sur tous un étrange pouvoir
De la séduction à foison
On lui portait son cartable
On l’aidait à apprendre ses leçons

La Marguerite

De la petite école elle sortit en premier
Certificat d’étude en poche c’était sa fierté
Elle en faisait toute une montagne
A cette époque à la campagne

La Marguerite

On n’osait pas trop lui tourrner autour
Il valait mieux parfois en faire le détour

De la Marguerite

Puis un jour elle disparut avec un gars
Il n’était pas du pays
On ne le connaissiat pas
Armés de fusils on les chercha

Lui et la Marguerite

Puis on les retrouva mais je vous le garantis
Il passa un sale quart d’heure pardi
Il avait voulu la salir
Et qu’est ce qu’il n’avait pas fait

A La Marguerite

Au village ils furent ramenés
Devant ses parents telle une furie
Il se fit enguirlander
Par la Caudé

Sacrée Marguerite

Depuis elle n’a plus ni souri ni chanté
Elle était morte en dedans comme une fleur fanée
Oh, il y a bien eu un qui s’y est essayé
A grands coups de fouets qu’il s’est fait virer

Par La Marguerite

C’était la Marguerite on l’appelait Caudé
De tous les gens du village la plus aimée
C’est qu’elle savait causer
Et vous serrer dans ses bras lorsqu’il le fallait

La Marguerite

Elle s’est éteinte sans bruit à quatre vingt six ans
Seule dans son café épicerie
Calmement sans faire de bruit
Un soir de jour de l’An

C’était La Marguerite.