Poème:Frontières

J’ai traqué le cerf comme le sanglier
Semé des fleurs devant le mur des prisons
J’ai invité des pauvres dans mon petit meublé
On y a même chanté des chansons

J’ai vu mes cheveux blanchir comme à l’automne
Intelligents, ils sont même tombés
Ne restant pas sur la tête d’un bonhomme
Lui même un peu simplet

J’ai versé du sang au hasard de mes victoires
J’ai même tué le pigeon en plein midi
C’est alors que tous mes rêves se sont enfuis
Emportant avec eux tous mes désespoirs

Au fur et à mesure que nous tuons notre planète
Nous en cherchons une autre pour y vivre
C’est ainsi que de nos désirs obsolètes
Nous finirons tous ivres

Demain sera peut être jour de fête
Si vous saviez à quel point je m’en fiche
Pourtant à l’âge que j’ai je peux encore perdre la tête
Et retourner traquer la biche

Comme du temps où j’étais jeune
J’avais imaginé d’incroyables voyages
Tous n’étaient qu’en trompe l’oeil
Pour épater mon entourage

Et puis lâche que j’étais, manquant de courage
Avec ma valise en carton je suis resté,
Je ne me suis jamais décidé
A traverser les frontières de mes idées.