Poème:La Souffrance Des Autres - Humour Noir

A la télé je me régale tellement,

Quand je vois souffrir les gens.
Je sens que ma vie n’est pas si terrible,
Quand celle des autres est horrible.

Mon feu me donne plus de chaleur,
Quand au journal de treize heures,
Je vois ces familles étrangères,
Dormir entre cartons et terre.

Qu’on ne me dise pas cruel,
Car je salue cette planète si belle,
De leur offrir nature pour maison,
Et macadam pour paillasson.

Cette planète qui donne le froid,
Pour que la fièvre ne s’empare pas,
De ces faibles carcasses inabritées,
Et qui de mourir leur donne liberté.

Mon steak est encore meilleur,
Quand au journal de vingt heures,
Je vois toutes ces peaux foncées,
Tendues sur des os décharnés.

Que l’on ne me dise pas cruel,
Car je salue cette nature si belle,
Qui met ces mouches dans leurs yeux,
Pour ne pas voir qu’ils sont malheureux.

Cette nature qui donne la sécheresse,
Pour qu’aucune larme de tristesse,
Ne s’écoule de ces regards si vides,
Pourtant pas autant que leurs bides.