Poème:Simple Danse

Privilège d’un moment, nous nous offrons une danse,
Arrêtant pour quelque instant le cours de nos existences,
Quand le temps semble suspendre sa course assassine,
Nous faisant douce offrande de minutes câlines.

Humant l’enivrant parfum qu’exhalent les notes,
Fraîche brise, à nos oreilles la musique chuchote,
Ces doux airs qui nous portent vers d’infinis voyages,
En des lieux transcendant toutes frontières et tous âges.

Doucement nous effleurons le sol de nos pas alanguis,
Semblant alors nous élever loin de ce vulgaire appui,
D’infinies rondes se dessinent en des cieux embrasés,
Comme autant d’ondes à la surface d’eaux troublées.

Il est plus de promesses en nos regards qui se confondent,
Que d’étoiles dans l’infini berceau de la nuit profonde,
Au-delà du charnel, en un esprit nos corps se sont enlacés,
En une seule ombre, que nul cruel brasier ne peut effacer.

Sur leurs portées, se meurent déjà les derniers sons,
Que les notes trépassent, à tout jamais nous valserons,
Ignorant l’agonie mélodique, nous effleurons les sommets,
Ouïssant la sérénade que nos cœurs se plaisent à solfier.