Poème:Juste Avant De Fleurir

Juste Avant De Fleurir

Une rose soudain, de noir étant éprise,
D’un piquant me griffa quand je m’approchai, seul.
Imprudent, impudent, inquiétant l’insoumise,
J’ajoutai, musicien, du miel à mon tilleul.
Mélodie en sous-bois réveille les échos
Du tambourin antique et des loups sans repos.
Aux sources d’Achéron veille un lointain aïeul.

Les marches sont saphir, de l’escalier des cieux
Où cercles de fumée soupirent un murmure
En onde chants d’oiseaux. Ils portent avec eux,
De la Reine de Mai, la sublime parure.
Un ruisseau a jailli aux sanglots cristallins
Des rocs illuminés. Reflets roulent câlins
Et doute évaporé lave triste blessure.

L’amitié d’une fleur est présent d’arc-en-ciel.
Si la rouille a rongé la grille au sang forgée.
Des refrains inconnus, souffle confidentiel,
Apaisent les remous de la mer insurgée.
La paix offre un parfum dont rose se souvient
Dans sa robe nacrée. Au cœur songe la tient,
Et guitare soupire en clairière ombragée.

Quand l’aube hésite un peu à quitter le manoir
Où le noir souverain a détourné l’été,
Une flûte enchantée éteint le désespoir,
Ouvrant un arc d’instant, chemin d’éternité.
Le manteau de l’hiver glisse et coule, défunt.
Elan de renouveau efface tout emprunt,
Et rose peut rêver en noir de nuit d’été.