Prose:Alzheimer

Je ne me rappelle plus,
De qui tu es, de qui je suis,
Des noms, des gens de cette rue.
De cette larme que j’essuie,

Aux yeux de cette maladie,
Qui m’a privée de ma mémoire,
De tous ces mots que l’on m’a dit,
Comme un jardin de roses noires.

Ferme les paupières et laisse-toi aller,
Vers la douce lumière qui vient t’illuminer.
Laisse couler tes larmes le long du chemin,
Baisse les armes, mon ami, prends ma main.

Sur la falaise des souvenirs,
Personne ne me reconnait.
J’ai gaspillé mon avenir,
En cette vague d’éternité.

Un naufragé des sentiments,
Qui meurt chaque jour un peu plus,
Dans le ciel bleu du firmament,
Dont la douleur est suspendue.

Ferme les paupières et laisse-toi aller,
Vers la douce lumière qui vient t’illuminer.
Laisse couler tes larmes le long du chemin,
Baisse les armes, mon ami, prends ma main.

Ce n’est plus moi dans le miroir,
Un étranger a pris ma place,
Sur les vestiges de mon histoire,
Je sens la lueur qui s’efface.

Je suis aux portes de l’enfer,
Mon âme est dans les profondeurs,
Une prison aux barreaux de fer,
Il ne me reste que quelques heures.

Ferme les paupières et laisse-toi aller,
Vers la douce lumière qui vient t’illuminer.
Laisse couler tes larmes le long du chemin,
Baisse les armes, mon ami, prends ma main.