Prose:À Mon Dernier Amour

J’effacerai tes larmes pour joncher de beauté,
Les rues sous les vacarmes par mon crayon bleuté.
J’endormirai le jour des croyances perdues,
Et je dirai bonjour aux lèvres pourfendues.

Si la lueur s’endort, je veillerai la nuit,
Pour mettre l’aube à mort aux désirs de minuit,
En guettant les esprits ou leurs miettes infâmes,
Des plaisirs du mépris et des plaisirs des femmes.

Je noircirai les pages au grès de mes silences,
En maudissant les âges des fièvres indolences,
Qui passent sur nos ruines comme d’un oiseau noir,
De l’ombre qui chagrine aux chants du désespoir.

S’il ne reste rien des amas de poussière,
De nos cœurs sibériens brûlés par les lumières,
Je passerai ma vie à dessiner ton corps,
Prisonnier mais ravis d’un ultime décor.

Je t’offrirai le ciel, je volerai la lune,
Des sanglots d’arc-en-ciel qui longeront la dune,
Rêvant au bord de l’eau ne trouvant le repos,
Aux voiles des bateaux pour caresser ta peau.

Je t’offrirai la mer et le sel du rivage,
Pour éteindre l’enfer en louant ton visage,
Comme la neige, hier, je tomberai des cieux,
À force de prière par le vent silencieux.