Slam:De Toute Façon

De toute façon,
Je t’aime toujours.
J’ai le cœur lourd,
Sous tes yeux de velours.
Loin des vacarmes,
Je pose les armes.
La pluie arrive sur l’autre rive,
Mon âme dérive.
Je vire, je virevolte,
Même si ces gens me révoltent,
Volt après volt, je fais volte face.
Quand l’ombre du colt s’efface,
Je me faufile, dans ton histoire,
Fil après fil, c’est exutoire,
Au bout du fil, le bonheur qui s’effile,
Dans ma mémoire.

De toute façon,
Je t’aime toujours, mon amour.
Derrière les sanglots de notre France,
Sur mon îlot, plus de souffrance.
On a érigé du ciel,
Celle qui est circonstancielle.
Tu es belle, ma cathédrale,
Pour nourrir mon idéal.
Il y a l’océan dans tes larmes,
Mes rêves pour sonner l’alarme,
Un peu d’étoiles sous tes paupières,
À la lueur de quelques pierres.
Je frissonne, je tremble sous l’armure,
Bercé par tes murmures,
Il me semble que le monde, que l’eau sature,
À l’ossature de notre futur,

De toute façon,
Je t’aime encore sous les nuées,
À l’encre de ton corps, je veux continuer.
On s’imagine que tout s’arrêtera,
Lacéré sous le jean,
L’a serré, saoul de gin.
Mais à l’origine quand je suis dans tes bras,
Tout s’illumine, je ne rêve pas,
Sans toi je fais triste mine de paradis à trépas,
Les feuilles tombent sur nos pas,
Le monde s’écroule et je croule.

De toute façon
Je t’aime à en mourir
Dans tes yeux de saphir,
Où je rêve de m’enfuir,
Je n’ai pas cessé d’écrire,
Aux cieux de ton sourire.
Mais le monde va mal,
Je suis un animal,
Tout devient anormal,
C’est sûr, c’est lacrymal.
Toi, tu es mon horizon,
Ma raison, ma maison, ma tâche,
Peu importe les saisons, mon port d’attache,
Et ma libération.

De toute façon,
Je t’aime derrière les brouillards,
Jusqu’à ce que je sois vieillard,
À l’aurore de ton regard.
Lorsque je m’égare, tu es ma gare,
Quand plus rien n’a de sens,
Tu es mon tout, mon essence, ma quintessence.
Si je suis sur la route, pas de doute,
Si je suis à contresens,
J’étouffe sans toi, tu es mon oxygène,
Je peux te le dire sans gêne.
Malgré le pire de cette foule anxiogène,
Tu es la lumière dans mes ténèbres.
Ma première, ma dernière, ma seule,
Mon linceul, mon oraison funèbre.