Poème:Demeurer

Ou
Une parole d’un moine
De « l’abbaye hanté » d’ Enviedailleurs.

… Et nous recherchons tous la présence dans l’absence,
Unissant la jeunesse aux courbatures tristes,
Mais tenant de nos rêves en mémoire d’abondance,
Les secondes secrètes d’un bonheur qui résiste…

… Et si quand l’eau des larmes nous impose un courant,
Vitesse de l’oubli voulant tout emporter,
Un pont entre nos vies nous invite en mourant,
À rejoindre par nos âmes la victoire remportée…

Aucune figuration n’arrêtera le temps,
Ni le passage doux qui nous conduit ensemble,
Des lisières de l’ennui, au désir éclatant
De se donner entiers, puisque nos mains en tremblent…

Aucun signe non plus n’annonce le malheur,
Pour ceux qui vivent liés de l’éternel espoir,
D’approcher en secret de l’autre en sa demeure,
Et veiller à son souffle comme la buée au miroir…

Les astres donnent vie et sa chance au hasard,
La clarté d’un soleil nous ouvre le champ libre,
Et trace les chemins comblés de nos regards,
Et nous nous effaçons quand nos lèvres sont ivres…