Prose:Mais Que Faire ?
La Prose
Au-dessus des collines décharnées, l’aube s’étire.
Elle est accompagnée des fumeroles des tirs d’obus qui se confondent avec la brune matinale.
Il y règne un silence glacial.
Ah ! Cette nuit, sous une belle Lune, leur artillerie a offert un magnifique feu d’artifice.
Le village a été rasé, maintenant, il faut aller tout nettoyer.
Par ce froid et pâle soleil, une cohorte d’abrutis et d’ivrognes, devenus puissants le fusil à la main, ne se fait pas prier pour emprunter le chemin boueux aux multiples cratères.
Il y aura, bien toujours, un petit rien à piller.
Les bêtes avancent, en ligne, dans le faubourg,
visitent chaque maison, achèvent chaque combattant ennemi, se servent en vin et en argenterie.
Sous une table, cachée, est découverte une enfant de treize ans.
Elle tremble.
Plus loin, auprès d’une cheminée écroulée, une grand-mère fatiguée.
Elles feront bien l’affaire pour nos fous gueux et pouilleux qui n’ont rien d’autre à se mettre sous la queue.
À peine pubère, la gamine connaîtra sa première sodomie et l’art d’être égorgé par ignominie.
Ménopausée depuis des lustres, la vieille appréciera une dernière pénétration à la baïonnette.
Au loin, dans ma chaumière surchauffée, affalé dans mon canapé de médiocre facture, je matte un reportage réalisé par des « bobos » survoltés qui m’informent que bouffer des algues mazoutées est bon pour la santé.
Je crois rêver… Mais que faire ? Diantre si je le savais !
Loïc ROUSSELOT
PostScriptum
« Texte interdit aux moins de 18 ans… »
Poète Loic Rousselot
Loic Rousselot a publié sur le site 120 écrits. Loic Rousselot est membre du site depuis l'année 2014.Lire le profil du poète Loic RousselotSyllabation De L'Écrit
Phonétique : Mais Que Faire ?
mε kə fεʁə ?o dəsy dε kɔlinə deʃaʁne, lobə setiʁə.
εllə εt- akɔ̃paɲe dε fyməʁɔlə dε tiʁ dɔby ki sə kɔ̃fɔ̃de avεk la bʁynə matinalə.
il i ʁεɲə œ̃ silɑ̃sə ɡlasjal.
a ! sεtə nɥi, suz- ynə bεllə lynə, lœʁ aʁtijʁi a ɔfεʁ œ̃ maɲifikə fø daʁtifisə.
lə vilaʒə a ete ʁaze, mɛ̃tənɑ̃, il fo ale tu nεtwaje.
paʁ sə fʁwa e palə sɔlεj, ynə kɔɔʁtə dabʁytiz- e divʁɔɲə, dəvənys pɥisɑ̃ lə fyzil a la mɛ̃, nə sə fε pa pʁje puʁ ɑ̃pʁœ̃te lə ʃəmɛ̃ buøz- o myltiplə kʁatεʁə.
il i oʁa, bjɛ̃ tuʒuʁ, œ̃ pəti ʁjɛ̃ a pije.
lε bεtəz- avɑ̃se, ɑ̃ liɲə, dɑ̃ lə fobuʁɡ,
vizite ʃakə mεzɔ̃, aʃεve ʃakə kɔ̃batɑ̃ εnəmi, sə sεʁve ɑ̃ vɛ̃ e ɑ̃n- aʁʒɑ̃təʁi.
suz- ynə tablə, kaʃe, ε dekuvεʁtə ynə ɑ̃fɑ̃ də tʁεzə ɑ̃.
εllə tʁɑ̃blə.
plys lwɛ̃, opʁε dynə ʃəmine ekʁule, ynə ɡʁɑ̃ mεʁə fatiɡe.
εllə fəʁɔ̃ bjɛ̃ lafεʁə puʁ no fus ɡøz- e pujø ki nɔ̃ ʁjɛ̃ dotʁə a sə mεtʁə su la kø.
a pεnə pybεʁə, la ɡaminə kɔnεtʁa sa pʁəmjεʁə sɔdɔmi e laʁ dεtʁə eɡɔʁʒe paʁ iɲɔmini.
menɔpoze dəpɥi dε lystʁə, la vjεjə apʁesjəʁa ynə dεʁnjεʁə penetʁasjɔ̃ a la bajɔnεtə.
o lwɛ̃, dɑ̃ ma ʃomjεʁə syʁʃofe, afale dɑ̃ mɔ̃ kanape də medjɔkʁə faktyʁə, ʒə matə œ̃ ʁəpɔʁtaʒə ʁealize paʁ dəs « bɔbɔs » syʁvɔlte ki mɛ̃fɔʁme kə bufe dεz- alɡ mazutez- ε bɔ̃ puʁ la sɑ̃te.
ʒə kʁwa ʁεve… mε kə fεʁə ? djɑ̃tʁə si ʒə lə savε !
lɔik ʁusəlo
Récompense
Commentaires Sur La Poesie
C’est très dur, mais j’ai bien aimé.
Manouche
Merci Mamouche de votre visite.
J’avais prévenu de la dureté de ce texte.
J’apprécie que vous ayiez aimés.
Amitiés.
Loïc
Comme un coup de poignard aux cœurs des insouciants...
... l’enfer est bien sur terre pour beaucoup, cet enfer de réalité est toujours présent... mais que faire ? dénoncer ne suffit pas, faire un petit peu pour aider l’autre c’est déjà faire quelque chose....
Poème douloureux, choquant, très perturbant et agitateur d’idée et c’est bien.... c’est nécessaire !
whouaaa quelle sauvagerie dans les propos qui ne décrive que trop bien une triste réalité. Les hommes à la guerre devienne des sauvage et le terme est faible.
Merci Loic pour ce texte qui décoiffe.Willy
Bonjour chers amis
Bravo Loïc pour ce texte réaliste.
La scène paraît provenir d’un fait de la grande guerre. Durant les attaques classiques de tranchées à tranchées cela était assez peu probable. Sauf pendant une ou l’autre incursion au delà des lignes ?
Mais néanmoins, j’y ai trouvé un rapproché de ressemblance à certains actes de barbaries. Notamment ceux perpétrés par les boches lorsque qu’ils ont franchi la frontière belge en 1914 par la ville de Visé.
Les allemands ont voulu que la panique se transmette à tous le pays. Alors à Visé, les soldats se sont donnés à cœur joie, brûlant la ville et le reste...
Bravo pour le style.
Emile