Texte:Pourquoi J’écris

Lors de ce soir d’été, j’étais seul dans ma chambre. A travers les fenêtres, le bruit des oiseaux se faisait entendre. Il y avait aussi mes parents qui rigolaient forts avec leurs amis en bas de la maison. Ces distractions sonores n’altéraient en rien le sentiment de vide que je ressentais. Les yeux rivés sur mon ordinateur, il me fallait écrire. Quoi, je ne le savais pas encore mais je devais le faire pour prendre la mesure de la situation. Seul dans ma chambre, le rien de la vie m’oppressait. Quand l’on fait face à une crise existentielle, l’écriture semble être le seul échappatoire. C’est alors la seule chose à faire pour mettre du poids sur ses idées. J’écris parce que je ne sais pas comprendre mes sentiments, j’écris parce que j’ai peur, j’écris pour exister… Je ne savais pas ce que je devais écrire alors je décidai d’écrire sur le fait d’écrire et je fis confiance à mon inspiration. Mauvais en tout, je profitai de l’écriture pour me plaindre et pour implorer au monde la grâce d’une vie meilleure. C’est encore ce que je faisais ce soir-là. Le soleil se couchait, les oiseaux se taisaient, mes parents aussi. Tout était calme mais mon cerveau ne l’était plus, le vide d’avant laissait désormais place à un feu brûlant. Le temps passait, il ne s’arrête jamais tout comme la mort qui approche sans prendre de pauses. La mort me faisait peur alors je continuai d’écrire, j’écrivis pour marquer ma route, trouver mon rôle, exister, laisser une empreinte dans ce monde où tout se perd à jamais. J’écrivis pour me rassurer car je croyais savoir le faire. Je n’étais pas très intelligent ni très doué en tout d’ailleurs, mais l’écriture est affaire de cœur et non affaire de tête ou de main. Écrire me faisait du bien, je me sentais tellement humain tandis que je tapotais les touches de mon clavier, je me sentais tellement en vie. Alors que je continuai de réfléchir à la phrase suivante, je me rendis pleinement compte de la puissance de l’écriture. Cet art consistant en la combinaison de lettres formant des mots pouvait à lui-seul faire émerger la complexité de la vie. Un jour, je mourrai mais ces phrases me survivront peut-être. C’est là toute l’expression de mon âme, le vrai moi, tout ce que recèle mon cœur et qui aspire au besoin d’être quelqu’un, n’importe quoi, un tout petit quelque chose dans cette toile sombre et infinie qu’est l’univers.

12/07/23