Poème:Le Spleen

Pas une seule onde qui me connecte,
Pas un souffle léger qui me tienne en éveil,
J’ai 24 ans et envie de rien aujourd’hui !

Plein d’envies, aucune qui ne m’affecte,
Plein de temps, rien qui me tire du sommeil,
J’ai la vie devant moi et je reste endormi !

Tu serai planté devant moi, que je te remarquerai pas !
Il se pourrait bien que sans le savoir, je sois en mal de rien.
Comme un courrant trop fort, comme une vague à l’âme,
J’attends immobile que le néant veuille bien voler en éclat !
Et qu’il libère de mon corps ces chaînes qui lient mes mains
Te rattraper avant la mort, t’embrasser là sur le macadam.

Trop peu d’amis qui n’en vaille la peine,
Trop de gens qui tournent autour de moi et m’interpellent
Ey petit Nicolas qu’est-ce que tu fou ?

Tellement de bruits qui me taillade les veines,
Tellement de couleur qui brillent et me brûlent les ailes
Ey mais quand est-ce qu’on coupe tout ?

T’aurais beau me pousser, que je me laisserai tomber !
Il se pourrait bien que par hasard, je lâche prise sans effort.
Comme un flocon de noël, comme une feuille d’automne,
Je coule à pic jusqu’à ce l’océan me vide de ce spleen étranger !
Et qu’il me ramène dans tes bras sans que tu m’en veuilles à tort
Vous rappeler que sans elle, je ne suis personne.

Sans rêves qui me pousse au combat,
Sans sourire qui me transporte au septième ciel,
Je flotte en altitude, sans craindre l’apesanteur.

Tant d’oublis qui m’éloigne de toi,
Tant de fortune amassée non sans séquelle,
Je suis la solitude, sans envie ni humeur.

Tu m’aurais dit adieu, que de ma gorge aucun son ne sortirait !
Il se pourrait bien que par mégarde, je sois devenu sourd à tes appels.
Comme un soldat le souffle court, comme un soldat blessé et qui ne crie,
Je reste une particule en suspension, immobile et sans attrait !
Et dans ce combat là, je suis seul pour sortir de cette léthargie factuelle
N’ayant comme tout autre recours, que tes yeux qui me montre la sortie.