Poème:Le Chemin

LE CHEMIN

Notre destinée, rarement cette vie rêvée
Combien de jolies portes, resteront fermées ?
Tous ces brûlants regards baissés ou détournés
Ces rendez-vous d’âmes, à jamais ajournés !

Foutaise, croire à l’ivresse de la vie
Reste le souvenir de toutes ces envies
Si langoureux regard, j’avais embrasé ?
Cette main amoureuse, tendrement pressée ?

Naturellement, prélude magique,
Si belles promesses, toujours idylliques
Jamais on ne doute d’être à la hauteur
Ce n’est qu’à la fin que naissent les rancœurs

Fâcheuse habitude d’être spectateur
Et d’aimer maîtriser, ses battements de cœur
Abandonner aux autres le soin de choisir
Pour pouvoir s’en plaindre et quelques fois souffrir

Beau challenge de se révolter, de s’enfuir
De mettre un coup de pied à son devenir
Il faut beaucoup s’aimer pour tout recommencer
La mémoire des échecs, nous fait hésiter

Préférer l’autoroute aux chemins de terre,
Nos incertitudes supportent mal les ornières
On croit se connaître et on craint son ombre.
Difficile de grandir dans ces pensées sombres

L’ennui, un beau terreau pour la nostalgie,
Doux plaisir de rejouer le film de sa vie.
On s’invente un passé faute d’avenir.
Une belle mémoire ravive le désir ?

Peut-on être innocent de sa destinée ?