Poème:Ah Si J’étais Victor Hugo !

Je lis Victor Hugo avec plaisir
Lui ressembler est un immense désir
Vouloir c’est pouvoir disent certains
Mais être Victor Hugo ce n’est pas pour demain.
Cela apparemment semble facile
A manier la plume je ne suis pas malhabile
Et pourtant être comme lui je butte
Je m’énerve, je tempête, je lutte
Il écrit sur tout, à l’endroit, a l’envers
Et c’est presque toujours en vers
Il nous décrit toute sa mille
Il nous parle de sa petite fille
Il disserte sur tous les sujets ;
Moi, j’ai du mal a ébaucher un projet
J’ai moi aussi des petits enfants
Qui ne me laissent pas indifférent
Mais je n’arrive pas, là, c’est évident
A parler d’eux avec le même accent.
Chez lui tout n’est qu’amour
Que beauté de tous les jours
Elégance de tous les paysages
Joyeuse ambiance de tous les voyages.
Et je reste seul devant ma page blanche
N’arrivant pas à décrire un gai dimanche
A faire partager la gaité d’un jour de fête
Ou de parler de ma fille Elisabeth
De ma petite fille Athénaïs
Ou encore de la reine Osiris
Tous les sujets sont difficiles
Ses yeux, sa bouche, ses cils
Bien que je le veuille, rien n’y fait
Et je m’arrête défait.
Pourtant dans la langue française
Je suis relativement à l’aise,
A tout moment je cherche mes mots
Je farfouille comme un marmot
Qui pour la première fois écrit
Comme si tout était du sanscrit.
Dans ma grande détresse
Je m’aperçois de toutes mes faiblesses
Je n’y arrive pas, c’est triste
Je creuse malgré moi toutes les pistes,
J’ai beau chercher, je ne trouve rien
Et je m’arrête comme un pauvre chien
La queue entre les jambes,
Comme si j’essayais d’écrire des iambes
Mais malgré tout je m’obstine
Plus je cherche plus je patine
Et je coupe là, comme la guillotine
Du condamné aux matines
Tranche le col de façon mutine
Je me retire absolument sans espoir
Et pire, sans même dire « au revoir »