Poème:Thanatos Ou L’irréalité

Voici que mon âme flotte, je n’ai plus l’antidote,
Pour vivre sans le fruit de nos amours réunis,
La rose que tu m’avais donnée est à jamais fanée,
Ne me laissant que le souvenir d’une belle nuit étoilée.

En position foetale je m’en vais, sentant une odeur d’humus, de terre, presque de future poussière,
Je perçois encore ce corps, si douloureux, bourbeux asphyxié,
Ce corps qui désire s’échapper de son passé.
Voici ! le temps s’est arrêté et l’on m’a déjà oubliée,
Ce corps que je ressent encore épais et que je veux délaisser,
Bercé par mes enfants tant aimés ici-bas,
Pesants de leurs larmes brulantes sur cette chair sans joie,
Pleurant tant et tant leur amour pour moi,
Mes amours, séchez vos larmes je vous aperçois !

Voici ! je saisis l’insaisissable, mon chemin s’est illuminé,
Maintenant, je peux retourner vers celui qui a crée,
L’univers et son immensité soudain admirer,
L’expansion de l’immaculé, mon être est bouleversé,
Je perçois l’irréalité, le voile semble s’écarter.

Oh ! vision aimée, splendide, les anges chantent une indicible mélodie ovoïde
Ces voix enchantèresses me donnent la transition, opérer ma transformation,
Je te vois venir me chercher tendant vers moi tes bras oubliés,
Flottants dans l’espace, tous deux dans une dimension vivace,
Vers une destination de tous temps ignorée des mariniers,
M’approchant de toi, ton visage si pur, comme un enfant mûre,
Et cet Adagio, si beau, qui me berce d’étranges mots,
M’emportant très loin, échappant au destin,
Par dessus les nuages, n’ayant plus d’âge,
Ta voix a tant d’éclat ici, mais… oui, je suis au paradis !
Le bleu du ciel s’est refermé, me laissant m’échapper dans un monde oublié !
Cassandre06