Poème:Longtemps

J’ai longtemps rêvé de vous à déchirer mes songes
Des griffes acérées de mes espérances déçues,
Telles les hydres moqueuses de vos mensonges
Découpant des lanières sur ma peau tendre et nue.

Comme vos caresses auraient été douces ma bien-aimée
Mais le temps est passé où nous pouvions nous aimer,
Longtemps j’ai admiré votre beauté, louant la volupté
De vos gestes, de votre démarche la légèreté.

Avec d’autres hommes vous avez cherché le plaisir,
Ignorant l’amour que je pouvais vous offrir,
Vous étiez alors de ce temps la Reine des mondains,
Qui étais je pour vous, un idiot de muscadin.

Pourtant de vous ma Reine à qui j’offris mon âme
Et qui d’une rire éclatant d’un sinistre sarcasme
Jeta sur mes espérances un effroyable vacarme
Ecroulant les murs du Palais né de mes fantasmes.

Longtemps je croyais vous avoir oublié
Et voilà qu’aujourd’hui je vous vois en pauvreté,
Tous sont partis, les beaux amants de ces jeunes années,
Même votre beauté semble s’être fanée.

Je ne vais pas rire de vous, cela serait bien cruel,
Mais mon cœur est pris par une autre ma Reine,
Inutile de tendre votre main, adieu Raphaëlle,
De vous voir ainsi ne me fait aucune peine.

Vous pleurez, ma vengeance offusque votre cœur,
Mais je vous aurais offert le mien pour votre bonheur,
Mais cela fait bien longtemps pour notre malheur,
Je vous laisse à la nuit, je ne vous souhaite aucune douceur.