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Prose:L’infortuné Églantier Et Les Fastueux Rosiers

La Prose

Dans un coin du jardin grimpe l’infortuné églantier,
On le dit vulgaire, né sur un simple lopin de terre,
Ses épines crochues comme de vilaines serres
S’accrochent aux aspérités du mur depuis tant d’années.
Pourtant lui que parfois on regarde de travers,
Offre au Printemps la floraison de ses fleurs blanches,
Cinq jolies pétales aux cœurs mauves et jaunes sur les branches,
Prémices de ses fruits rouges offerts aux confiturières.
Mais voilà qu’un matin le jardin est tout bouleversé,
Deux hôtes de choix viennent d’y être plantés.
Le premier est un Rosier Royal, aux fleurs rouges immenses,
Son feuillage sombre rend sa parure encore plus flamboyante.
La seconde est le Rosier de la Reine, aux merveilleuses fragrances,
Ses petites roses de la taille de petits choux toutes chatoyantes.
L’églantier émerveillé de la beauté de ces hôtes princiers
Doucement fait glisser ses branches aux feuilles dentées,
- « Comme vous êtes beaux, un Roi et une Reine au jardin,
Comme vos fleurs exhalent aux vents de merveilleux parfums. »
Si la Reine fait la timide, le Roi de haut regarde l’importun.
- « Vous êtes un églantier, il me semble, une plante si commune,
N’avez vous pas honte de nous déranger, vous me cachez le soleil,
Poussez vous un peu pour nous abriter du vent, ne baillez pas au corneille,
Que vous êtes inutile, rejoignez votre mur, petit sot. »
Deux printemps ont passé, sur son mur l’églantier solitaire,
Le Roi et la Reine ne lui parlent jamais, Du jardin les Seigneurs
Roucoulant du soir au matin, offrant leurs fleurs aux visiteurs,
Leurs fragrances douces et musquées flottant dans l’éther.
Mais un matin sa majesté remarque sur ses feuilles des taches noires,
Le jardinier hoche la tête en allant le voir.
La Reine Sur ses feuilles aperçoit des tache blanches, d’étranges filaments,
Le jardinier se gratte la tête devant son tourment.
Notre couple royal est atteint de maladies,
La chlorose et l’odium attentent à leurs vies.
Mais le mal est fait, prés d’eux tout le monde s’enfuit,
Fuyons les contaminés, ceux qui apportent la maladie.
Le jardinier arrive avec une brouette, un sécateur,
Une étrange poudre blanche, voilà leur dernière heure.
- « Désolé mes beautés, je vais devoir vous bruler,
Mais avant je vais couper quelques branches saines,
Je vais les greffer à mon brave églantier,
Il vous sauvera peut être oh mon roi, oh ma reine. »
L’opération fut une réussite, tous les deux greffés à l’églantier,
Les visiteurs étonnés de ces unions, des roses mélangées,
Du jaune, du blanc, du rouge, de fleurs de toutes tailles,
Des petites pétales, de petits choux, des roses de grandes tailles,
Mais les oiseaux connaissent un autre secret,
Tout la journée ils peuvent les écouter :
- « Oh pardonne nous églantier, merci de nous avoir sauvé,
Nous sommes bien ici protégés des terribles maladies. »
L’églantier bon seigneur à ces hôtes sourit :
- « Je vous préfère ainsi, je suis un bon bougre mes amis,
Mais je me sens de saisons en saisons ragaillardis,
Sans vos grands airs vous êtes bien gentils. »

Morale :
Puissants ne méprisez pas les pauvres gens
Qui sait un jour ils vous sauveront du mauvais temps.
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Poeme de Coburitc

Poète Coburitc

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Syllabation De L'Écrit

Phonétique : L’infortuné Églantier Et Les Fastueux Rosiersdɑ̃z- œ̃ kwɛ̃ dy ʒaʁdɛ̃ ɡʁɛ̃pə lɛ̃fɔʁtyne eɡlɑ̃tje,
ɔ̃ lə di vylɡεʁə, ne syʁ œ̃ sɛ̃plə lɔpɛ̃ də teʁə,
sεz- epinə kʁoʃɥ kɔmə də vilεnə seʁə
sakʁoʃe oz- aspeʁite dy myʁ dəpɥi tɑ̃ dane.
puʁtɑ̃ lɥi kə paʁfwaz- ɔ̃ ʁəɡaʁdə də tʁavεʁ,
ɔfʁə o pʁɛ̃tɑ̃ la flɔʁεzɔ̃ də sε flœʁ blɑ̃ʃə,
sɛ̃k ʒɔli petaləz- o kœʁ movəz- e ʒonə syʁ lε bʁɑ̃ʃə,
pʁemisə də sε fʁɥi ʁuʒəz- ɔfεʁz- o kɔ̃fityʁjεʁə.
mε vwala kœ̃ matɛ̃ lə ʒaʁdɛ̃ ε tu buləvεʁse,
dø otə də ʃwa vjεne di εtʁə plɑ̃te.
lə pʁəmje εt- œ̃ ʁozje ʁwajal, o flœʁ ʁuʒəz- imɑ̃sə,
sɔ̃ fœjaʒə sɔ̃bʁə ʁɑ̃ sa paʁyʁə ɑ̃kɔʁə plys flɑ̃bwajɑ̃tə.
la səɡɔ̃də ε lə ʁozje də la ʁεnə, o mεʁvεjøzə fʁaɡʁɑ̃sə,
sε pətitə ʁozə də la tajə də pəti ʃu tutə ʃatwajɑ̃tə.
leɡlɑ̃tje emεʁvεje də la bote də sεz- otə pʁɛ̃sje
dusəmɑ̃ fε ɡlise sε bʁɑ̃ʃəz- o fœjə dɑ̃te,
« kɔmə vuz- εtə bo, œ̃ ʁwa e ynə ʁεnə o ʒaʁdɛ̃,
kɔmə vo flœʁz- εɡzalɑ̃ o vɑ̃ də mεʁvεjø paʁfœ̃. »
si la ʁεnə fε la timidə, lə ʁwa də-o ʁəɡaʁdə lɛ̃pɔʁtœ̃.
« vusz- εtəz- œ̃n- eɡlɑ̃tje, il mə sɑ̃blə, ynə plɑ̃tə si kɔmynə,
nave vu pa ɔ̃tə də nu deʁɑ̃ʒe, vu mə kaʃe lə sɔlεj,
puse vuz- œ̃ pø puʁ nuz- abʁite dy vɑ̃, nə baje pa o kɔʁnεjə,
kə vuz- εtəz- inytilə, ʁəʒwaɲe vɔtʁə myʁ, pəti so. »
dø pʁɛ̃tɑ̃z- ɔ̃ pase, syʁ sɔ̃ myʁ leɡlɑ̃tje sɔlitεʁə,
lə ʁwa e la ʁεnə nə lɥi paʁle ʒamε, dy ʒaʁdɛ̃ lε sεɲœʁ
ʁukulɑ̃ dy swaʁ o matɛ̃, ɔfʁɑ̃ lœʁ flœʁz- o vizitœʁ,
lœʁ fʁaɡʁɑ̃sə dusəz- e myske flɔtɑ̃ dɑ̃ letœʁ.
mεz- œ̃ matɛ̃ sa maʒεste ʁəmaʁkə syʁ sε fœjə dε taʃə nwaʁə,
lə ʒaʁdinje oʃə la tεtə ɑ̃n- alɑ̃ lə vwaʁ.
la ʁεnə syʁ sε fœjəz- apεʁswa dε taʃə blɑ̃ʃə, detʁɑ̃ʒə filamɑ̃,
lə ʒaʁdinje sə ɡʁatə la tεtə dəvɑ̃ sɔ̃ tuʁme.
nɔtʁə kuplə ʁwajal εt- atɛ̃ də maladi,
la klɔʁozə e lɔdjɔm atɑ̃te a lœʁ vi.
mε lə mal ε fε, pʁe dø tu lə mɔ̃də sɑ̃fɥi,
fyiɔ̃ lε kɔ̃tamine, sø ki apɔʁte la maladi.
lə ʒaʁdinje aʁivə avεk ynə bʁuεtə, œ̃ sekatœʁ,
ynə etʁɑ̃ʒə pudʁə blɑ̃ʃə, vwala lœʁ dεʁnjεʁə œʁ.
« dezɔle mε bote, ʒə vε dəvwaʁ vu bʁyle,
mεz- avɑ̃ ʒə vε kupe kεlk bʁɑ̃ʃə sεnə,
ʒə vε lε ɡʁefe a mɔ̃ bʁavə eɡlɑ̃tje,
il vu sovəʁa pø εtʁə ɔ mɔ̃ ʁwa, ɔ ma ʁεnə. »
lɔpeʁasjɔ̃ fy ynə ʁeysitə, tus lε dø ɡʁefez- a leɡlɑ̃tje,
lε vizitœʁz- etɔne də sεz- ynjɔ̃, dε ʁozə melɑ̃ʒe,
dy ʒonə, dy blɑ̃, dy ʁuʒə, də flœʁ də tutə tajə,
dε pətitə petalə, də pəti ʃu, dε ʁozə də ɡʁɑ̃də tajə,
mε lεz- wazo kɔnεse œ̃n- otʁə sεkʁε,
tu la ʒuʁne il pəve lεz- ekute :
« ɔ paʁdɔnə nuz- eɡlɑ̃tje, mεʁsi də nuz- avwaʁ sove,
nu sɔmə bjɛ̃ isi pʁɔteʒe dε teʁiblə maladi. »
leɡlɑ̃tje bɔ̃ sεɲœʁ a sεz- otə suʁi :
« ʒə vu pʁefεʁə ɛ̃si, ʒə sɥiz- œ̃ bɔ̃ buɡʁə mεz- ami,
mε ʒə mə sɑ̃s də sεzɔ̃z- ɑ̃ sεzɔ̃ ʁaɡajaʁdi,
sɑ̃ vo ɡʁɑ̃z- εʁ vuz- εtə bjɛ̃ ʒɑ̃til. »

mɔʁalə :
pɥisɑ̃ nə mepʁize pa lε povʁə- ʒɑ̃
ki sε œ̃ ʒuʁ il vu sovəʁɔ̃ dy movε tɑ̃.

Récompense

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Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
11/06/2016 10:46Df

jolie fable jardinière... ne méprisons personne qui sait de qui viendra notre possible secours ....

Auteur de Poésie
11/06/2016 11:06Mja

C’est dans le jardin de chacun que le monde se dessine...
Quand on l’aime ...le jardin devient beau lorsque l’on
pose le regard sur lui avec amour .
Merci Coburitc
Bon w.e
Amitiés

Auteur de Poésie
11/06/2016 12:27Gilbertgosseyn

Une bien belle métaphore. Que les puissants du monde devraient méditer, du moins ceux qui sont encore capables d’écouter, de penser et de détourner le regard d’eux mêmes.
Ils sont ce qu’ils sont seulement de par la bonne volonté de tous.

Auteur de Poésie
11/06/2016 17:07Bernard Deletang

Coup de cœur Amitiés mon amie

Auteur de Poésie
13/06/2016 18:27Gramo

Bonjour Jean Pierre
J’aime bien les fables et celle-ci en est une bien jolie.
Amitiés
Emile