Poème:Pinata

Si mes voisins avaient une corde pour me pendre
Il y a bien longtemps que pendu à une branche
J’égayerai leur après midi de Janvier à Décembre,
Un pendu à la place d’une pinata ça égaye les dimanches.

Leurs enfants, deux adorables marmots, armés de lourds batons
Me taperaient sur le dos, me trouant la besace avec vigueur
J’offrirai au deux gamins rieurs de merveilleux et gouteux bonbons,
Les sucreries auraient malheureusement un gout acre et sans douceur.

Je ne suis pas un mauvais homme mais il ne faut pas trop en demander,
Gigoter des heures sous un arbre ce n’est par un vrai métier,
Je rêve en ces moments de la jolie et tendre trêve des confiseurs,
Pour un instant éloigner de moi ces marmots sans cœur.

C’est à cause de cet arbre imposant qui me regarde de travers,
Comme si j’allais lui couper ses branches à ce pauvre pépère,
Même son ombre recouvre la mienne, mauvais centenaire,
J’aime pas les vieux grincheux et leurs épuisantes manières.

Faire le tour du quartier ce n’est pas une sinécure croyez moi,
Tous m’abordent pour m’avoir le mercredi ou le samedi,
Je suis plus célèbre que la Tour Eiffel, je suis l’incroyable pinata,
Tous rêvent de me trouer la paillasse pour la joie des petits.

Mon amie pour me changer les idées m’inscrit à une tombola,
Merveilleuse idée je gagne un beau voyage à Mexico,
Mais à peine descendu de l’avion que j’aperçois les Pinatas,
De toutes couleurs, brodées d’or, c ’en est fini pour toi coco.

Des squelettes rieurs m’attrapent par les manches,
Des mariachis jouent des airs entrainant pendant que l’on me pend,
Des bambins mexicains s’approchent en jouant des hanches,
Des batons lourds prêts à se briser à mes dépends.

« Tapes, tapes, tapes, que tes coups de bâton
Puissent être efficaces pour avoir les bonbons,
Et je compte jusqu’à un, jusqu’à deux, jusqu’à trois
Un autre prend ton tour. »