Poème:Taxi Boy

Dans les vestiaires les taxi boys se préparent
Ils sont jeunes et beaux les rois du repassage
Pas de faux plis dans leurs smokings d’apparats.
Cette soirée sera digne de celle du Guépard,
Entre eux pas le moindre ou futile babillage
Tout doit être rêve et volupté sous les lustres baccarat.

Les jolies dames ont mis leurs plus belles robes,
De jolis escarpins les guident dans la grande salle,
Prés des guichets les rubans de tickets se déroulent vite.
De capiteux parfums comme un voile les enrobent,
Assises à leurs tables elles dégustent un verre de cordial.
Un orchestre de variété s’installe à la va -vite.

De l’arrière salle entre en scène le bataillon des jeunes garçons,
Ils sont tous aussi beaux que dans les emissions de Pascal Sevran
Les taxi boys qui sourient aux dames toutes éblouies.
L’orchestre commence toujours par une valse la réunion
Les habituées tendent un ticket aux beaux indifférents
Qui leurs sourient pour les conduire sur la piste.

Pour un tour de valse les jolies dames retrouvent leurs jeunesses,
Finis pour un instant les maux de dos, les jambes lourdes,
Elles ne sont plus les petites vieilles qui vont au marché.
Les rêves de fillettes, de Cendrillon leurs offrent la prouesse
De fuir le temps, de narguer la Mort, d’être sourde
A ceux qui leurs disent que leurs temps sont comptés.