Univers de poésie d'un auteur

Prose:Une Fille Dans Le Brouillard. Nouvelle.

La Prose

Un brouillard opaque, épais, elle roule n’y voit autant le dire rien. Il fait nuit, elle va chez une collègue de travail qui a pris sa retraite, y passera une semaine dans le Berry, pas loin de Bourges. Région de grands mystères, magie, croyances diverses.
Elle pense s’arrêter, se reposer un peu, puis pas sûre, mais si, une silhouette blanche au bord de la route, elle aurait pu la percuter dans cette purée de pois ! Elle ralentit, n’a pas confiance sur cette voie déserte dans les bois. Une femme de blanc vêtue, des cheveux longs blonds platine, un visage très fin, blanche de teint.
Elle frappe à sa vitre, qu’elle baisse, lui demande si ça ne la dérange pas de la conduire au prochain village. Elle accepte légèrement inquiète, mais c’est une jeune femme, et après tout en discutant elle se sentira moins seule et perdue.
Sa passagère à ses côtés repart au ralenti, un grand virage serré un camion vient face à elle, ho ! Mon Dieu l’évite de peu, et mord sur le bas côté boueux.
Elle ne sait trop comment elle a pu redresser son véhicule, elle tremble, se sent mal. Puis quelques kilomètres après, un froid intense lui monte des pieds, la gagnant progressivement, un malaise inaudible… Sa compagne parle très peu.
Une voix douce presque imperceptible, Nadia lui dit qu’un café et peut-être un léger repas lui feraient le plus grand bien. Tant pis, elle sera chez Christiane un peu plus tard. Il serait imprudent de s’acharner à conduire ainsi fatiguée, ses yeux sont larmoyants, tant elle doit scruter cette route et rester attentive.
Enfin le village, une vieille pancarte penchée à l’entrée, sur la gauche à deux cents mètres, une petite auberge, sa voisine lui assure qu’elle connait, qu’on y mange bien, que l’ambiance est agréable. Puis dit-elle, je vous invite, vraiment vous êtes très gentille, marcher dans ce froid humide, ho que je suis heureuse de la chaleur dans votre auto.
Elles se garent sur le parking, juste en face du restaurant, de l’autre côté de la chaussée. Nadia ferme ses portes, puis se retourne ne voyant plus sa passagère, elle attend avant de traverser, quelques véhicules passant. Bon tant pis, bizarre… Elle est certainement partie avant moi, et doit se trouver à l’intérieur, sans que je ne l’aie vu.
Devant la porte, beaucoup de buée cache un peu sa vision, tiens ils ont laissé une affiche, fermé du onze Novembre au trente, erreur monumentale ! L’année quatre vingt treize, nous sommes en deux mille treize ! Pas possible ils se sont trompés, pas grave, un détail. Elle entre, le calme, une grande salle gris foncé, des meubles de teinte acajou, des frises vieux rose, quelques tableaux, huiles, aquarelles et fusains. Une dizaine de tables rondes, recouvertes de nappes de coton bordeaux, toutes sont ornées d’un joli bouquet de roses rouge foncé, mêlé de rose pastel, un bougeoir où brûle lentement une bougie gris perle. De hautes chaises acajou tapissées de velours gris foncé, un long bar de forme arrondie, bois en harmonie, dessus un revêtement gris argent, du zinc. Derrière, dispersées sur des étagères garnissant le mur, nombreuses bouteilles accueillantes. Une jeune femme derrière, elle ressemble vraiment à la personne qu’elle a accueillie sur le trajet.
Nadia lui demande « Une dame est-elle entrée juste avant moi ? »
- « Non, personne à part vous. »
Vraiment c’est fort, où est passée cette femme !
Au comptoir, un homme brun très élégant, moustache taillée méticuleusement, costume noir chemise en violet foncé, cravate aux motifs Cachemire, raffinée dans des tons de gris, noir et violet, la pochette assortie. Il sent bon, elle croit reconnaitre Macassar de Rochas, puissant, boisé, patchouli dominant.
Un couple de deux personnes âgées, l’homme aux cheveux blancs argentés, grosse moustache bien taillée, la dame coiffée d’un chignon souple méché blond, portant une robe verte foncée, un collier de perles de culture, certainement… Souligne son cou. Boucles d’oreilles, des émeraudes entourant une grosse perle identique à celles de son collier. Un fier chat Siamois se promène nonchalamment…
« Mademoiselle ? Où madame ? Je vous offre quelque chose ? »
L’homme élégant au regard perçant, yeux presque noirs, la regarde intensément, vraiment séduisant il la captive, l’hypnotise presque… Elle accepte un Martini, ils parlent de choses insignifiantes, puis elle l’informe de son inquiétude, relative à la disparition miraculeuse de son auto stoppeuse, il l’écoute…
- « Désolé, en dehors de vous, personne n’est entré, je le reconnais votre histoire est intrigante. Bien, je vous propose, je n’ai pas encore dîné je vous invite ? »

- « Oui, mais rapide et léger, je ne suis pas encore arrivée, et ce trajet me pèse. »
Ce bel homme est magnétique, cela la perturbe… La fille qui sert derrière le comptoir, dès que Nadia pose sur elle ses yeux, détourne la tête, comme gênée. Ha ! Ce qu’elle ressemble à sa disparue.
La porte d’entrée s’ouvre sur un groupe de trois hommes, des gens de la terre, des chasseurs accompagnés de deux chiens, des épagneuls. Ils parlent fort et animent cette ambiance lourde.
Un chat passe près de sa chaise, ils sont installés pour commencer leurs repas, elle approche sa main pour le caresser, il sursaute ! Dos arrondi poils dressés et souffle !
Décidément, il ne l’apprécie pas.
Le couple se lève de table, près d’eux s’arrêtent, leur tendent la main à tout deux.
- « Ho méfiez-vous mademoiselle, le diable vous accompagne, vous lui offrirez votre âme ! »
Lui dit l’homme.
Après leur départ, elle demande à son compagnon de table qui sont-ils ?
« Lui est historien, écrivain, sa femme anglaise travaillait dans l’enseignement, ils possèdent une splendide demeure pas loin d’ici, cette auberge ils y viennent souvent et nous nous connaissons. »
- « Et vous, monsieur ? »
- « Antonio de la Montana, je suis psychiatre j’exerce à Bourges, pour vous servir où soigner, mademoiselle ? »
- « Nadia, secrétaire à Paris, honorée, je dîne auprès d’un médecin, moi la petite et modeste employée. »
Il est sympathique, le repas rapide, potage et une omelette aux champignons succulente, tarte aux pommes maison, et voici le café, tout cela servi par un jeune homme blond enrobé et rougeaud, fort aimable.
« Voyez-vous, ce charmant serveur est le frère de Jelena, la fille au bar, leurs parents travaillent ensemble en cuisine, où ils excellent, je viens souvent ici j’y ai mes habitudes. »
Il est temps de reprendre le chemin, son amie est avertie de son retard, ainsi elle ne s’inquiètera.
Arrivés sur le parking, Antonio lui propose de la précéder avec sa voiture, le brouillard s’est encore intensifié, une horreur oppressante, Nadia préfère le suivre, il rentre à Bourges, elle changera de direction cinq kilomètres avant, ainsi c’est très bien.
Il va chercher son véhicule garé derrière l’auberge, racé, un cabriolet sport noir rutilant. Juste avant qu’ils ne se séparent, il lui propose une cigarette, une aubaine, elle n’en a plus, il lui offre son paquet, elle n’en accepte que trois, en met deux dans son paquet vide, marque Dunhills, elle fume des Philip Morris, pas grave, fumer va la détendre après toutes ces fortes émotions.
S’installe au volant, démarre, et d’un coup se sent mal, si mal qu’elle n’a plus la notion de ce qu’elle fait, ne contrôle plus ses gestes, elle se sent défaillir, partir…
« Madame je vous parle, vous m’entendez ? »
Elle sort de sa torpeur, du vide, du rien, que fait-elle là ? Elle se sent toute engourdie…
- « Vous avez eu un accident. »
Elle regarde et voit devant elle une masse, l’avant d’un camion collé contre l’avant de sa voiture, petit à petit elle reprend conscience, ses souvenirs lui reviennent…
- « Mais où suis-je ? Je sortais de l’auberge, attendez… Non, je ne sais plus. »
Une semaine plus tard dans une clinique, son amie est auprès d’elle.
- « Bon, ton séjour écourté d’une semaine ma belle, tu restes chez moi pour te remettre et profiter, quand même ! Tu te rends compte, un camion t’a percuté de face, un miracle que tu sois là ! Dans ce grand virage, redouté je t’informe, plusieurs accidents, hélas souvent dramatiques !
Elle se rend chez Agnès, dans une sympathique grande maison, située dans un hameau près de l’église, devant une petite place, avec au centre un puits, et à droite une ferme toujours active.
- » Comment peux-tu te plaire ici, c’est mort et triste ? «
- » Bien je m’y adapte, oui je m’y plais, ma fille est esthéticienne à Bourges, une quinzaine de kilomètres, et mon amie bientôt vient s’installer dans le village suivant, ainsi je ne suis pas seule. Tu as une chance inouïe, les pompiers ne comprennent pas, ma pauvre ta voiture écrabouillée, réduite, et toi, ho mon Dieu ! Sauvée, tu n’as presque rien, à part ton genou, ha… Je n’y crois pas !
Nadia lui raconte son trajet, oui dans ce terrible virage, un camion arrivait en face, mais sûre, elle l’a évité ! Puis l’auberge, cette passagère mystérieuse envolée, cette serveuse au bar lui ressemblant tant, son départ, Antonio…
Elle se souvient, les deux cigarettes dans sa boîte, des Dunhills, son cœur bat, vite elle regarde, mais oui elles y sont ! Je n’ai pas imaginé, comment cet accident a eu lieu à cet endroit, elle l’avait dépassé depuis plusieurs kilomètres.
Agnès la regarde perplexe, songeuse…
-Veux-tu ? Demain on y va jusqu’à ce terrible endroit où tu aurais du mourir, et ton auberge, on la verra ! «
Nadia admire l’intérieur de la maison, peintures blanches, simple, des gros pots de terre cuite disposés au sol, dedans des joncs, du blé et des branchages, quelques grandes plumes de faisan s’y entremêlent. Meubles bruns, canapés et fauteuils en velours marron foncé, de beaux objets africains ramenés de voyages. Une cuisine aménagée de meubles en chêne foncé, aux murs carreaux de faïence blancs, ornés de décors bleus foncés. Sa chambre, celle pour les amis, blanche, le dessus de lit, le fauteuil et les doubles rideaux en velours, le tout d’un bleu moyen.
La chambre d’Agnès, murs de la même teinte virginale, où des touches de vert tendre ressortent, on n’y respire la nature, le repos. La salle de bain très spacieuse, une grande fenêtre donne sur une immense prairie. Les murs toujours blancs ! Toilettes, lavabo, bidet et baignoire de tons écrus, beaucoup de plantes, fougères et lierres font entrer la verdure dans cette belle harmonie. Tous les meubles faits de bambou et d’osier, esprit très rustique et naturel.
Un grand grenier, de vieilles odeurs de papier peint ayant beaucoup vécu, où les araignées y sont planquées, ainsi que quelques mouches qui y trouvent refuge. Une cave sentant l’humide, abritant quelques bons crus, à l’ancienne, voutée. Un grand garage, bref tout ce qu’il faut.
L’extérieur, immense terrain, un petit jardin où Agnès y déploie ses talents de jardinière, l’été les fleurs doivent s’y épanouir un peu partout, en liberté.
Agnès a perdu son père il y a deux ans, sa seule fille et héritière, à Paris deux beaux appartements qu’elle loue. Divorcée depuis vingt cinq ans, une fille et une compagne, Christiane, une femme de quarante sept ans, liaison de quelques années. Sa petite amie possède un salon de toilettage pour chiens et chats dans la région parisienne, dès qu’elle peut elle le vend, et en achète un autre dans le village tout près d’ici, ainsi elles vivront de temps en temps en couple, mais chacune leur propre domicile, c’est mieux.
Dans cette région ce genre de relation pourrait être incomprise et choquer.
Le lendemain de bonne heure, les voici parties, nous mangerons dans ton auberge ce midi, lui propose gentiment sa copine.
Elles arrivent dans le coin, où est ce restaurant ?
- » Bien pourtant, je n’ai pas perdu la mémoire quoi ! Elle était juste là ! «
À la place un terrain en friche, mais devant de l’autre côté, un parking, oui c’est bien là qu’elle avait garé sa voiture, aucun doute possible !
Elles se rendent dans un petit café tabac-librairie, parlent de cette auberge fantôme…

- » Ma pauvre dame, oui il y en avait une, ho bien lugubre histoire, il y a vingt ans la fille des propriétaires s’est tuée dans ce maudit virage, un peu avant notre bourg, et ils ne l’ont pas modifié, que d’accidents !
Sa voiture écrasée par un camion fou, le conducteur ivre mesdames, pas possible ça ! Le onze Novembre mille neuf cent quatre vingt treize, je m’en rappelle. «
Vrai l’homme est âgé.
- » Mes parents habitaient déjà ici et tenaient ce bar, j’y suis né et l’ai repris voyez-vous. Ils travaillaient, une famille soudée, les parents faisaient la tambouille le fils servait en salle, et leur fille, une beauté, Jelena, ils étaient d’origine yougoslave, et avaient pris ce restaurant environ vingt ans avant. Elle marchait bien leur affaire vous savez, leur cuisine authentique, simple et savoureuse. Ha ! Qu’elle horreur, on ne sait trop, mais ses parents ont fermé, et dans la nuit, une énorme explosion, la maison détruite, incendiée, trois pauvres corps retrouvés calcinés, ainsi que leur chat, un siamois connu pour son mauvais caractère. «
Nadia écoute, blanche, perturbée.
-
-
Bien ce docteur, cabinet fermé, disparu. Ce couple, maison vendue plus jamais on ne les a vu, ils étaient clients, nous achetaient des cigares, les vrais, pas donnés ! Des mystères, cette région en contient plein. >
Agnès est retournée, ébahie, Nadia se sent prête à défaillir. Elles repartent en direction du virage, oui il est là, le brouillard obstruait sa vision mais elle reconnait l’endroit. Sur le bas côté, des débris de verre sont restés, ceux de sa voiture, donc cette femme si blanche, aurait-elle été la dame portant cet adjectif ? Un fantôme ? Souhaitait-elle lui sauver la vie ? Drôle, son accident arriva le même jour, mais vingt années plus tard ! >
Elles se martyrisent la tête toutes deux, croyant à peine cette éventualité, puis Agnès rit pour détendre cette mauvaise sensation.
- » Bon, ma jolie, tu es en vie, disons que vingt ans en arrière tu as été transportée, je t’avoue beaucoup de mal à le concevoir, mais nous sommes obligées de l’accepter. «
- » Toute ma vie, je vivrai avec ça au fond de moi ! Bien, ne t’attends pas pour mon prochain séjour à ce que je vienne en voiture, je prendrai le train. Puis habitant Paris, dans le fond, un véhicule ne m’est pas nécessaire, reconduire franchement j’ai peur, tu me comprends ? Je suis choquée. «
Quelques jours après, le brouillard était très important, la nuit une chouette se faisait entendre sur le toit de la maison, environ vers une heure du matin, Nadia ne pouvait s’endormir. Christiane, la compagne d’Agnès venue les rejoindre, l’avait accompagné pour lui faire visiter le hameau de fond en comble, elles avaient rencontré un homme sourcier, puis elles sont allées chez une femme guérisseuse, qui lui a touché son genoux. Une chaleur intense se ressentait au dessous de cette main sur elle appliquée, enfin la dame posa ses deux mains autour de son crâne, son cœur d’un seul coup s’est ralenti. Elle devint blanche, faillit tomber dans les pommes, ho extrême sensation !
Nadia s’endort enfin sur ses souvenirs, elle rêve, Jelena se trouve près d’elle, de sa voix si fine, à peine capte elle ses mots, elle lui dit :
- » J’ai sauvé votre vie, la tombe où je repose avec mes parents et mon frère, située dans le cimetière du petit village où vous avez dîné, je vous y avais conduite. Pourriez-vous aller fleurir notre sépulture, peu de famille peuvent y venir, vous me devez bien cette reconnaissance. «
Nadia se réveille en sursaut, trempée de sueur, son cœur s’affole, ce rêve ô mon Dieu ! Suis-je envoutée ?
Dès le lendemain, elles y vont, dans cet ancien cimetière, de très vieilles tombes, certaines écroulées, vertes de mousse. Deux corbeaux, là, posés sur une croix juste derrière elle, regardant le nom, ha ! Stupeur voit le nom de Jelena, une larme s’échappe, coule lentement le long de sa joue, y déposant une saveur salée. Le vent se met à souffler comme un tourbillon, exactement à l’instant où elle dépose deux magnifiques plantes, l’une naturelle, et l’autre artificielle, afin qu’elle y reste plus longtemps. Enfin un peu de couleur sur ce ciment gris verdâtre, elle prie, se recueille…
Le lendemain Christiane leur propose, se plantant sur ses deux jambes, mains dans les poches ! Vrai qu’elle est masculine, cheveux courts, vêtue comme un bonhomme et tatouée un peu partout !
-Allez les filles ! Ce soir la fête, on va danser, mais vous en avez une tête ! Nous pourrions penser que vous revenez d’un enterrement, ma pauvre Nadia, tu ne pourras guère te bouger, bon tu resteras au bar à nous regarder, pas vrai Agnès ?
Vite, ouste ! Ha, une chance que je sois là ! »
Une formidable soirée, ce Vendredi. Le Lundi Christiane la raccompagne jusqu’à Paris, elles partent tôt le matin, le soleil brille, mais journée froide sous ce ciel bleu délavé.
- « Tu ne veux pas adopter un jeune chaton ? Une cliente cherche à placer le dernier de la portée, qui n’a pas trouvé encore d’acquéreur, il est mignon comme tout, un petit Siamois. Pour toi, bof elle t’en fera cadeau, parole de Christiane ! »
Pourquoi pas ? Un petit ami, de suite Nadia pense à ce chat dans l’auberge, il ne l’aimait pas celui-ci ! Ho, mais je deviens parano !
FIN
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Poeme de Coco-Nini

Poète Coco-Nini

Coco-Nini a publié sur le site 133 écrits. Coco-Nini est membre du site depuis l'année 2013.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Une Fille Dans Le Brouillard. Nouvelle.œ̃ bʁujaʁ ɔpakə, epε, εllə ʁulə ni vwa otɑ̃ lə diʁə ʁjɛ̃. il fε nɥi, εllə va ʃez- ynə kɔlεɡ də tʁavaj ki a pʁi sa ʁətʁεtə, i pasəʁa ynə səmεnə dɑ̃ lə beʁi, pa lwɛ̃ də buʁʒə. ʁeʒjɔ̃ də ɡʁɑ̃ mistεʁə, maʒi, kʁwajɑ̃sə divεʁsə.
εllə pɑ̃sə saʁεte, sə ʁəpoze œ̃ pø, pɥi pa syʁə, mε si, ynə siluεtə blɑ̃ʃə o bɔʁ də la ʁutə, εllə oʁε py la pεʁkyte dɑ̃ sεtə pyʁe də pwa ! εllə ʁalɑ̃ti, na pa kɔ̃fjɑ̃sə syʁ sεtə vwa dezεʁtə dɑ̃ lε bwa. ynə famə də blɑ̃ vεtɥ, dε ʃəvø lɔ̃ɡ blɔ̃ platinə, œ̃ vizaʒə tʁε fɛ̃, blɑ̃ʃə də tɛ̃.
εllə fʁapə a sa vitʁə, kεllə bεsə, lɥi dəmɑ̃də si sa nə la deʁɑ̃ʒə pa də la kɔ̃dɥiʁə o pʁoʃɛ̃ vilaʒə. εllə aksεptə leʒεʁəmɑ̃ ɛ̃kjεtə, mε sεt- ynə ʒənə famə, e apʁε tut- ɑ̃ diskytɑ̃ εllə sə sɑ̃tiʁa mwɛ̃ sələ e pεʁdɥ.
sa pasaʒεʁə a sε kote ʁəpaʁ o ʁalɑ̃ti, œ̃ ɡʁɑ̃ viʁaʒə seʁe œ̃ kamjɔ̃ vjɛ̃ fasə a εllə, o ! mɔ̃ djø levitə də pø, e mɔʁ syʁ lə ba kote buø.
εllə nə sε tʁo kɔmɑ̃ εllə a py ʁədʁese sɔ̃ veikylə, εllə tʁɑ̃blə, sə sɑ̃ mal. pɥi kεlk kilɔmεtʁəz- apʁε, œ̃ fʁwa ɛ̃tɑ̃sə lɥi mɔ̃tə dε pje, la ɡaɲɑ̃ pʁɔɡʁesivəmɑ̃, œ̃ malεzə inodiblə… sa kɔ̃paɲə paʁlə tʁε pø.
ynə vwa dusə pʁεskə ɛ̃pεʁsεptiblə, nadja lɥi di kœ̃ kafe e pø tεtʁə œ̃ leʒe ʁəpa lɥi fəʁε lə plys ɡʁɑ̃ bjɛ̃. tɑ̃ pi, εllə səʁa ʃe kʁistjanə œ̃ pø plys taʁ. il səʁε ɛ̃pʁyde də saʃaʁne a kɔ̃dɥiʁə ɛ̃si fatiɡe, sεz- iø sɔ̃ laʁmwajɑ̃, tɑ̃ εllə dwa skʁyte sεtə ʁutə e ʁεste atɑ̃tivə.
ɑ̃fɛ̃ lə vilaʒə, ynə vjεjə pɑ̃kaʁtə pɑ̃ʃe a lɑ̃tʁe, syʁ la ɡoʃə a dø sɑ̃ mεtʁə, ynə pətitə obεʁʒə, sa vwazinə lɥi asyʁə kεllə kɔnε, kɔ̃n- i mɑ̃ʒə bjɛ̃, kə lɑ̃bjɑ̃sə εt- aɡʁeablə. pɥi di tεllə, ʒə vuz- ɛ̃vitə, vʁεmɑ̃ vuz- εtə tʁε ʒɑ̃tijə, maʁʃe dɑ̃ sə fʁwa ymidə, o kə ʒə sɥiz- œʁøzə də la ʃalœʁ dɑ̃ vɔtʁə oto.
εllə sə ɡaʁe syʁ lə paʁkiŋ, ʒystə ɑ̃ fasə dy ʁεstoʁɑ̃, də lotʁə kote də la ʃose. nadja fεʁmə sε pɔʁtə, pɥi sə ʁətuʁnə nə vwajɑ̃ plys sa pasaʒεʁə, εllə atɑ̃t- avɑ̃ də tʁavεʁse, kεlk veikylə pasɑ̃. bɔ̃ tɑ̃ pi, bizaʁə… εllə ε sεʁtεnəmɑ̃ paʁti avɑ̃ mwa, e dwa sə tʁuve a lɛ̃teʁjœʁ, sɑ̃ kə ʒə nə lε vy.
dəvɑ̃ la pɔʁtə, boku də bye kaʃə œ̃ pø sa vizjɔ̃, tjɛ̃z- ilz- ɔ̃ lεse ynə afiʃə, fεʁme dy ɔ̃zə nɔvɑ̃bʁə o tʁɑ̃tə, eʁœʁ mɔnymɑ̃talə ! lane katʁə vɛ̃- tʁεzə, nu sɔməz- ɑ̃ dø milə tʁεzə ! pa pɔsiblə il sə sɔ̃ tʁɔ̃pe, pa ɡʁavə, œ̃ detaj. εllə ɑ̃tʁə, lə kalmə, ynə ɡʁɑ̃də salə ɡʁi fɔ̃se, dε məblə də tɛ̃tə akaʒu, dε fʁizə vjø ʁozə, kεlk tablo, ɥilə, akaʁεlləz- e fyzɛ̃. ynə dizεnə də tablə ʁɔ̃də, ʁəkuvεʁtə- də napə də kɔtɔ̃ bɔʁdo, tutə sɔ̃t- ɔʁne dœ̃ ʒɔli bukε də ʁozə ʁuʒə fɔ̃se, mεle də ʁozə pastεl, œ̃ buʒwaʁ u bʁylə lɑ̃təmɑ̃ ynə buʒi ɡʁi pεʁlə. də-otə ʃεzəz- akaʒu tapise də vəluʁ ɡʁi fɔ̃se, œ̃ lɔ̃ baʁ də fɔʁmə aʁɔ̃di, bwaz- ɑ̃-aʁmɔni, dəsyz- œ̃ ʁəvεtəmɑ̃ ɡʁiz- aʁʒe, dy zɛ̃k. dəʁjεʁə, dispεʁse syʁ dεz- etaʒεʁə ɡaʁnisɑ̃ lə myʁ, nɔ̃bʁøzə butεjəz- akœjɑ̃tə. ynə ʒənə famə dəʁjεʁə, εllə ʁəsɑ̃blə vʁεmɑ̃ a la pεʁsɔnə kεllə a akœji syʁ lə tʁaʒε.
nadja lɥi dəmɑ̃də « ynə damə εt- εllə ɑ̃tʁe ʒystə avɑ̃ mwa ? »
« nɔ̃, pεʁsɔnə a paʁ vu. »
vʁεmɑ̃ sε fɔʁ, u ε pase sεtə famə !
o kɔ̃twaʁ, œ̃n- ɔmə bʁœ̃ tʁεz- eleɡɑ̃, mustaʃə taje metikyløzəmɑ̃, kɔstymə nwaʁ ʃəmizə ɑ̃ vjɔlε fɔ̃se, kʁavatə o mɔtif kaʃəmiʁə, ʁafine dɑ̃ dε tɔ̃ də ɡʁi, nwaʁ e vjɔlε, la poʃεtə asɔʁti. il sɑ̃ bɔ̃, εllə kʁwa ʁəkɔnεtʁə makasaʁ də ʁoʃa, pɥisɑ̃, bwaze, patʃuli dɔminɑ̃.
œ̃ kuplə də dø pεʁsɔnəz- aʒe, lɔmə o ʃəvø blɑ̃z- aʁʒɑ̃te, ɡʁɔsə mustaʃə bjɛ̃ taje, la damə kwafe dœ̃ ʃiɲɔ̃ suplə meʃe blɔ̃, pɔʁtɑ̃ ynə ʁɔbə vεʁtə fɔ̃se, œ̃ kɔlje də pεʁlə- də kyltyʁə, sεʁtεnəmɑ̃… suliɲə sɔ̃ ku. buklə dɔʁεjə, dεz- eməʁodəz- ɑ̃tuʁɑ̃ ynə ɡʁɔsə pεʁlə idɑ̃tikə a sεllə də sɔ̃ kɔlje. œ̃ fje ʃa sjamwa sə pʁɔmεnə nɔ̃ʃalamɑ̃…
« madəmwazεllə ? u madamə ? ʒə vuz- ɔfʁə kεlkə ʃozə ? »
lɔmə eleɡɑ̃ o ʁəɡaʁ pεʁsɑ̃, iø pʁεskə nwaʁ, la ʁəɡaʁdə ɛ̃tɑ̃semɑ̃, vʁεmɑ̃ sedɥizɑ̃ il la kaptivə, lipnɔtizə pʁεskə… εllə aksεptə œ̃ maʁtini, il paʁle də ʃozəz- ɛ̃siɲifjɑ̃tə, pɥiz- εllə lɛ̃fɔʁmə də sɔ̃n- ɛ̃kjetydə, ʁəlativə a la dispaʁisjɔ̃ miʁakyløzə də sɔ̃n- oto stɔpøzə, il lekutə…
« dezɔle, ɑ̃ dəɔʁ də vu, pεʁsɔnə nεt- ɑ̃tʁe, ʒə lə ʁəkɔnε vɔtʁə istwaʁə εt- ɛ̃tʁiɡɑ̃tə. bjɛ̃, ʒə vu pʁɔpozə, ʒə nε pa ɑ̃kɔʁə dine ʒə vuz- ɛ̃vitə ? »

« ui, mε ʁapidə e leʒe, ʒə nə sɥi pa ɑ̃kɔʁə aʁive, e sə tʁaʒε mə pεzə. »
sə bεl ɔmə ε maɲetikə, səla la pεʁtyʁbə… la fijə ki sεʁ dəʁjεʁə lə kɔ̃twaʁ, dε kə nadja pozə syʁ εllə sεz- iø, detuʁnə la tεtə, kɔmə ʒεne. a ! sə kεllə ʁəsɑ̃blə a sa dispaʁy.
la pɔʁtə dɑ̃tʁe suvʁə syʁ œ̃ ɡʁupə də tʁwaz- ɔmə, dε ʒɑ̃ də la teʁə, dε ʃasœʁz- akɔ̃paɲe də dø ʃjɛ̃, dεz- epaɲəl. il paʁle fɔʁ e anime sεtə ɑ̃bjɑ̃sə luʁdə.
œ̃ ʃa pasə pʁε də sa ʃεzə, il sɔ̃t- ɛ̃stale puʁ kɔmɑ̃se lœʁ ʁəpa, εllə apʁoʃə sa mɛ̃ puʁ lə kaʁese, il syʁsotə ! doz- aʁɔ̃di pwal dʁesez- e suflə !
desidemɑ̃, il nə lapʁesi pa.
lə kuplə sə lεvə də tablə, pʁε dø saʁεte, lœʁ tɑ̃de la mɛ̃ a tu dø.
« o mefje vu madəmwazεllə, lə djablə vuz- akɔ̃paɲə, vu lɥi ɔfʁiʁe vɔtʁə amə ! »
lɥi di lɔmə.
apʁε lœʁ depaʁ, εllə dəmɑ̃də a sɔ̃ kɔ̃paɲɔ̃ də tablə ki sɔ̃ til ?
« lɥi ε istɔʁjɛ̃, ekʁivɛ̃, sa famə ɑ̃ɡlεzə tʁavajε dɑ̃ lɑ̃sεɲəmɑ̃, il pɔsεde ynə splɑ̃didə dəməʁə pa lwɛ̃ disi, sεtə obεʁʒə ilz- i vjεne suvɑ̃ e nu nu kɔnεsɔ̃. »
« εt vu, məsjø ? »
« ɑ̃tɔnjo də la mɔ̃tana, ʒə sɥi psiʃjatʁə ʒεɡzεʁsə a buʁʒə, puʁ vu sεʁviʁ u swaɲe, madəmwazεllə ? »
« nadja, sεkʁetεʁə a paʁi, onoʁe, ʒə dinə opʁε dœ̃ medəsɛ̃, mwa la pətitə e mɔdεstə ɑ̃plwaje. »
il ε sɛ̃patikə, lə ʁəpa ʁapidə, pɔtaʒə e ynə ɔməlεtə o ʃɑ̃piɲɔ̃ sykylɑ̃tə, taʁtə o pɔmə mεzɔ̃, e vwasi lə kafe, tu səla sεʁvi paʁ œ̃ ʒənə ɔmə blɔ̃t- ɑ̃ʁɔbe e ʁuʒo, fɔʁ εmablə.
« vwaje vu, sə ʃaʁmɑ̃ sεʁvœʁ ε lə fʁεʁə də ʒələna, la fijə o baʁ, lœʁ paʁɑ̃ tʁavaje ɑ̃sɑ̃blə ɑ̃ kɥizinə, u ilz- εksεllɑ̃, ʒə vjɛ̃ suvɑ̃ isi ʒi ε mεz- abitydə. »
il ε tɑ̃ də ʁəpʁɑ̃dʁə lə ʃəmɛ̃, sɔ̃n- ami εt- avεʁti də sɔ̃ ʁətaʁ, ɛ̃si εllə nə sɛ̃kjεtəʁa.
aʁive syʁ lə paʁkiŋ, ɑ̃tɔnjo lɥi pʁɔpozə də la pʁesede avεk sa vwatyʁə, lə bʁujaʁ sεt- ɑ̃kɔʁə ɛ̃tɑ̃sifje, ynə ɔʁœʁ ɔpʁesɑ̃tə, nadja pʁefεʁə lə sɥivʁə, il ʁɑ̃tʁə a buʁʒə, εllə ʃɑ̃ʒəʁa də diʁεksjɔ̃ sɛ̃k kilɔmεtʁəz- avɑ̃, ɛ̃si sε tʁε bjɛ̃.
il va ʃεʁʃe sɔ̃ veikylə ɡaʁe dəʁjεʁə lobεʁʒə, ʁase, œ̃ kabʁjɔlε spɔʁ nwaʁ ʁytilɑ̃. ʒystə avɑ̃ kil nə sə sepaʁɑ̃, il lɥi pʁɔpozə ynə siɡaʁεtə, ynə obεnə, εllə nɑ̃n- a plys, il lɥi ɔfʁə sɔ̃ pakε, εllə nɑ̃n- aksεptə kə tʁwa, ɑ̃ mεt dø dɑ̃ sɔ̃ pakε vidə, maʁkə dœ̃ij, εllə fymə dε filip mɔʁi, pa ɡʁavə, fyme va la detɑ̃dʁə apʁε tutə sε fɔʁtəz- emɔsjɔ̃.
sɛ̃stalə o vɔlɑ̃, demaʁə, e dœ̃ ku sə sɑ̃ mal, si mal kεllə na plys la nɔsjɔ̃ də sə kεllə fε, nə kɔ̃tʁolə plys sε ʒεstə, εllə sə sɑ̃ defajiʁ, paʁtiʁ…
« madamə ʒə vu paʁlə, vu mɑ̃tɑ̃de ? »
εllə sɔʁ də sa tɔʁpœʁ, dy vidə, dy ʁjɛ̃, kə fε tεllə la ? εllə sə sɑ̃ tutə ɑ̃ɡuʁdi…
« vusz- avez- y œ̃n- aksidɑ̃. »
εllə ʁəɡaʁdə e vwa dəvɑ̃ εllə ynə masə, lavɑ̃ dœ̃ kamjɔ̃ kɔle kɔ̃tʁə lavɑ̃ də sa vwatyʁə, pəti a pəti εllə ʁəpʁɑ̃ kɔ̃sjɑ̃sə, sε suvəniʁ lɥi ʁəvjεne…
« mεz- u sɥi ʒə ? ʒə sɔʁtε də lobεʁʒə, atɑ̃de… nɔ̃, ʒə nə sε plys. »
ynə səmεnə plys taʁ dɑ̃z- ynə klinikə, sɔ̃n- ami εt- opʁε dεllə.
« bɔ̃, tɔ̃ seʒuʁ ekuʁte dynə səmεnə ma bεllə, ty ʁεstə ʃe mwa puʁ tə ʁəmεtʁə e pʁɔfite, kɑ̃ mεmə ! ty tə ʁɑ̃ kɔ̃tə, œ̃ kamjɔ̃ ta pεʁkyte də fasə, œ̃ miʁaklə kə ty swa la ! dɑ̃ sə ɡʁɑ̃ viʁaʒə, ʁədute ʒə tɛ̃fɔʁmə, plyzjœʁz- aksidɑ̃, ela suvɑ̃ dʁamatik !
εllə sə ʁɑ̃ ʃez- aɲε, dɑ̃z- ynə sɛ̃patikə ɡʁɑ̃də mεzɔ̃, sitye dɑ̃z- œ̃-amo pʁε də leɡlizə, dəvɑ̃ ynə pətitə plasə, avεk o sɑ̃tʁə œ̃ pɥi, e a dʁwatə ynə fεʁmə tuʒuʁz- aktivə.
» kɔmɑ̃ pø ty tə plεʁə isi, sε mɔʁ e tʁistə ? «
» bjɛ̃ ʒə mi adaptə, ui ʒə mi plε, ma fijə εt- εstetisjεnə a buʁʒə, ynə kɛ̃zεnə də kilɔmεtʁə, e mɔ̃n- ami bjɛ̃to vjɛ̃ sɛ̃stale dɑ̃ lə vilaʒə sɥivɑ̃, ɛ̃si ʒə nə sɥi pa sələ. ty a ynə ʃɑ̃sə inui, lε pɔ̃pje nə kɔ̃pʁεne pa, ma povʁə ta vwatyʁə ekʁabuje, ʁedɥitə, e twa, o mɔ̃ djø ! sove, ty na pʁεskə ʁjɛ̃, a paʁ tɔ̃ ʒənu, a… ʒə ni kʁwa pa !
nadja lɥi ʁakɔ̃tə sɔ̃ tʁaʒε, ui dɑ̃ sə teʁiblə viʁaʒə, œ̃ kamjɔ̃ aʁivε ɑ̃ fasə, mε syʁə, εllə la evite ! pɥi lobεʁʒə, sεtə pasaʒεʁə misteʁjøzə ɑ̃vɔle, sεtə sεʁvøzə o baʁ lɥi ʁəsɑ̃blɑ̃ tɑ̃, sɔ̃ depaʁ, ɑ̃tɔnjo…
εllə sə suvjɛ̃, lε dø siɡaʁεtə dɑ̃ sa bwatə, dε dœ̃ij, sɔ̃ kœʁ ba, vitə εllə ʁəɡaʁdə, mεz- ui εlləz- i sɔ̃ ! ʒə nε pa imaʒine, kɔmɑ̃ sεt aksidɑ̃ a y ljø a sεt ɑ̃dʁwa, εllə lavε depase dəpɥi plyzjœʁ kilɔmεtʁə.
aɲε la ʁəɡaʁdə pεʁplεksə, sɔ̃ʒøzə…
vø ty ? dəmɛ̃ ɔ̃n- i va ʒyska sə teʁiblə ɑ̃dʁwa u ty oʁε dy muʁiʁ, e tɔ̃n- obεʁʒə, ɔ̃ la veʁa ! «
nadja admiʁə lɛ̃teʁjœʁ də la mεzɔ̃, pɛ̃tyʁə blɑ̃ʃə, sɛ̃plə, dε ɡʁo po də teʁə kɥitə dispozez- o sɔl, dədɑ̃ dε ʒɔ̃k, dy ble e dε bʁɑ̃ʃaʒə, kεlk ɡʁɑ̃də plymə də fəzɑ̃ si ɑ̃tʁəmεle. məblə bʁœ̃, kanapez- e fotəjz- ɑ̃ vəluʁ maʁɔ̃ fɔ̃se, də boz- ɔbʒεz- afʁikɛ̃ ʁaməne də vwajaʒə. ynə kɥizinə amenaʒe də məbləz- ɑ̃ ʃεnə fɔ̃se, o myʁ kaʁo də fajɑ̃sə blɑ̃, ɔʁne də dekɔʁ bløs fɔ̃se. sa ʃɑ̃bʁə, sεllə puʁ lεz- ami, blɑ̃ʃə, lə dəsy də li, lə fotəj e lε dublə ʁidoz- ɑ̃ vəluʁ, lə tu dœ̃ blø mwajɛ̃.
la ʃɑ̃bʁə daɲε, myʁ də la mεmə tɛ̃tə viʁʒinalə, u dε tuʃə də vεʁ tɑ̃dʁə ʁəsɔʁte, ɔ̃ ni ʁεspiʁə la natyʁə, lə ʁəpo. la salə də bɛ̃ tʁε spasjøzə, ynə ɡʁɑ̃də fənεtʁə dɔnə syʁ ynə imɑ̃sə pʁεʁi. lε myʁ tuʒuʁ blɑ̃ ! twalεtə, lavabo, bidε e bεɲwaʁə də tɔ̃z- ekʁys, boku də plɑ̃tə, fuʒεʁəz- e ljeʁə- fɔ̃ ɑ̃tʁe la vεʁdyʁə dɑ̃ sεtə bεllə-aʁmɔni. tus lε məblə fε də bɑ̃bu e dozje, εspʁi tʁε ʁystikə e natyʁεl.
œ̃ ɡʁɑ̃ ɡʁənje, də vjεjəz- ɔdœʁ də papje pɛ̃ εjɑ̃ boku veky, u lεz- aʁεɲez- i sɔ̃ plɑ̃ke, ɛ̃si kə kεlk muʃə ki i tʁuve ʁəfyʒə. ynə kavə sɑ̃tɑ̃ lymidə, abʁitɑ̃ kεlk bɔ̃ kʁys, a lɑ̃sjεnə, vute. œ̃ ɡʁɑ̃ ɡaʁaʒə, bʁεf tu sə kil fo.
lεksteʁjœʁ, imɑ̃sə teʁɛ̃, œ̃ pəti ʒaʁdɛ̃ u aɲεz- i deplwa sε talɑ̃ də ʒaʁdinjεʁə, lete lε flœʁ dwave si epanuiʁ œ̃ pø paʁtu, ɑ̃ libεʁte.
aɲεz- a pεʁdy sɔ̃ pεʁə il i a døz- ɑ̃, sa sələ fijə e eʁitjεʁə, a paʁi dø boz- apaʁtəmɑ̃ kεllə lw. divɔʁse dəpɥi vɛ̃t- sɛ̃k ɑ̃, ynə fijə e ynə kɔ̃paɲə, kʁistjanə, ynə famə də kaʁɑ̃tə sεt ɑ̃, ljεzɔ̃ də kεlkz- ane. sa pətitə ami pɔsεdə œ̃ salɔ̃ də twalεtaʒə puʁ ʃjɛ̃z- e ʃa dɑ̃ la ʁeʒjɔ̃ paʁizjεnə, dε kεllə pø εllə lə vɑ̃, e ɑ̃n- aʃεtə œ̃n- otʁə dɑ̃ lə vilaʒə tu pʁε disi, ɛ̃si εllə vivʁɔ̃ də tɑ̃z- ɑ̃ tɑ̃z- ɑ̃ kuplə, mε ʃakynə lœʁ pʁɔpʁə dɔmisilə, sε mjø.
dɑ̃ sεtə ʁeʒjɔ̃ sə ʒɑ̃ʁə də ʁəlasjɔ̃ puʁʁε εtʁə ɛ̃kɔ̃pʁizə e ʃɔke.
lə lɑ̃dəmɛ̃ də bɔnə œʁ, lε vwasi paʁti, nu mɑ̃ʒəʁɔ̃ dɑ̃ tɔ̃n- obεʁʒə sə midi, lɥi pʁɔpozə ʒɑ̃time sa kɔpinə.
εlləz- aʁive dɑ̃ lə kwɛ̃, u ε sə ʁεstoʁɑ̃ ?
» bjɛ̃ puʁtɑ̃, ʒə nε pa pεʁdy la memwaʁə kwa ! εllə etε ʒystə la ! «
a la plasə œ̃ teʁɛ̃ ɑ̃ fʁiʃə, mε dəvɑ̃ də lotʁə kote, œ̃ paʁkiŋ, ui sε bjɛ̃ la kεllə avε ɡaʁe sa vwatyʁə, okœ̃ dutə pɔsiblə !
εllə sə ʁɑ̃de dɑ̃z- œ̃ pəti kafe taba libʁεʁi, paʁle də sεtə obεʁʒə fɑ̃tomə…

» ma povʁə damə, ui il i ɑ̃n- avε ynə, o bjɛ̃ lyɡybʁə istwaʁə, il i a vɛ̃t- ɑ̃ la fijə dε pʁɔpʁjetεʁə sε tye dɑ̃ sə modi viʁaʒə, œ̃ pø avɑ̃ nɔtʁə buʁɡ, e il nə lɔ̃ pa mɔdifje, kə daksidɑ̃ !
sa vwatyʁə ekʁaze paʁ œ̃ kamjɔ̃ fu, lə kɔ̃dyktœʁ ivʁə medamə, pa pɔsiblə sa ! lə ɔ̃zə nɔvɑ̃bʁə milə nəf sɑ̃ katʁə vɛ̃- tʁεzə, ʒə mɑ̃ ʁapεllə. «
vʁε lɔmə εt- aʒe.
» məs paʁɑ̃-abitε deʒa isi e tənε sə baʁ, ʒi sɥi ne e lε ʁəpʁi vwaje vu. il tʁavajε, ynə famijə sude, lε paʁɑ̃ fəzε la tɑ̃bujə lə fis sεʁvε ɑ̃ salə, e lœʁ fijə, ynə bote, ʒələna, ilz- etε dɔʁiʒinə iuɡɔslavə, e avε pʁi sə ʁεstoʁɑ̃ ɑ̃viʁɔ̃ vɛ̃t- ɑ̃ avɑ̃. εllə maʁʃε bjɛ̃ lœʁ afεʁə vu save, lœʁ kɥizinə otɑ̃tikə, sɛ̃plə e savuʁøzə. a ! kεllə ɔʁœʁ, ɔ̃ nə sε tʁo, mε sε paʁɑ̃z- ɔ̃ fεʁme, e dɑ̃ la nɥi, ynə enɔʁmə εksplozjɔ̃, la mεzɔ̃ detʁɥitə, ɛ̃sɑ̃dje, tʁwa povʁə- kɔʁ ʁətʁuve kalsine, ɛ̃si kə lœʁ ʃa, œ̃ sjamwa kɔny puʁ sɔ̃ movε kaʁaktεʁə. «
nadja ekutə, blɑ̃ʃə, pεʁtyʁbe.

bjɛ̃ sə dɔktœʁ, kabinε fεʁme, dispaʁy. sə kuplə, mεzɔ̃ vɑ̃dɥ plys ʒamεz- ɔ̃ nə lεz- a vy, ilz- etε kljɑ̃, nuz- aʃətε dε siɡaʁə, lε vʁε, pa dɔne ! dε mistεʁə, sεtə ʁeʒjɔ̃ ɑ̃ kɔ̃tjɛ̃ plɛ̃. sypeʁjœʁ
aɲεz- ε ʁətuʁne, ebai, nadja sə sɑ̃ pʁεtə a defajiʁ. εllə ʁəpaʁte ɑ̃ diʁεksjɔ̃ dy viʁaʒə, ui il ε la, lə bʁujaʁ ɔpstʁɥε sa vizjɔ̃ mεz- εllə ʁəkɔnε lɑ̃dʁwa. syʁ lə ba kote, dε debʁi də veʁə sɔ̃ ʁεste, sø də sa vwatyʁə, dɔ̃k sεtə famə si blɑ̃ʃə, oʁε tεllə ete la damə pɔʁtɑ̃ sεt adʒεktif ? œ̃ fɑ̃tomə ? suεtε tεllə lɥi sove la vi ? dʁolə, sɔ̃n- aksidɑ̃ aʁiva lə mεmə ʒuʁ, mε vɛ̃t- ane plys taʁ ! sypeʁjœʁ
εllə sə maʁtiʁize la tεtə tutə dø, kʁwajɑ̃ a pεnə sεtə evɑ̃tɥalite, pɥiz- aɲε ʁit puʁ detɑ̃dʁə sεtə movεzə sɑ̃sasjɔ̃.
» bɔ̃, ma ʒɔli, ty ε ɑ̃ vi, dizɔ̃ kə vɛ̃t- ɑ̃ ɑ̃n- aʁjεʁə ty a ete tʁɑ̃spɔʁte, ʒə tavu boku də mal a lə kɔ̃səvwaʁ, mε nu sɔməz- ɔbliʒe də laksεpte. «
» tutə ma vi, ʒə vivʁε avεk sa o fɔ̃ də mwa ! bjɛ̃, nə tatɑ̃ pa puʁ mɔ̃ pʁoʃɛ̃ seʒuʁ a sə kə ʒə vjεnə ɑ̃ vwatyʁə, ʒə pʁɑ̃dʁε lə tʁɛ̃. pɥi-abitɑ̃ paʁi, dɑ̃ lə fɔ̃, œ̃ veikylə nə mε pa nesesεʁə, ʁəkɔ̃dɥiʁə fʁɑ̃ʃəmɑ̃ ʒε pœʁ, ty mə kɔ̃pʁɑ̃ ? ʒə sɥi ʃɔke. «
kεlk ʒuʁz- apʁε, lə bʁujaʁ etε tʁεz- ɛ̃pɔʁtɑ̃, la nɥi ynə ʃuεtə sə fəzε ɑ̃tɑ̃dʁə syʁ lə twa də la mεzɔ̃, ɑ̃viʁɔ̃ vεʁz- ynə œʁ dy matɛ̃, nadja nə puvε sɑ̃dɔʁmiʁ. kʁistjanə, la kɔ̃paɲə daɲε vənɥ lε ʁəʒwɛ̃dʁə, lavε akɔ̃paɲe puʁ lɥi fεʁə vizite lə-amo də fɔ̃t- ɑ̃ kɔ̃blə, εlləz- avε ʁɑ̃kɔ̃tʁe œ̃n- ɔmə suʁsje, pɥiz- εllə sɔ̃t- ale ʃez- ynə famə ɡeʁisøzə, ki lɥi a tuʃe sɔ̃ ʒənu. ynə ʃalœʁ ɛ̃tɑ̃sə sə ʁəsɑ̃tε o dəsu də sεtə mɛ̃ syʁ εllə aplike, ɑ̃fɛ̃ la damə poza sε dø mɛ̃z- otuʁ də sɔ̃ kʁanə, sɔ̃ kœʁ dœ̃ səl ku sε ʁalɑ̃ti. εllə dəvɛ̃ blɑ̃ʃə, faji tɔ̃be dɑ̃ lε pɔmə, o εkstʁεmə sɑ̃sasjɔ̃ !
nadja sɑ̃dɔʁ ɑ̃fɛ̃ syʁ sε suvəniʁ, εllə ʁεvə, ʒələna sə tʁuvə pʁε dεllə, də sa vwa si finə, a pεnə kaptə εllə sε mo, εllə lɥi di :
» ʒε sove vɔtʁə vi, la tɔ̃bə u ʒə ʁəpozə avεk mε paʁɑ̃z- e mɔ̃ fʁεʁə, sitye dɑ̃ lə simətjεʁə dy pəti vilaʒə u vuz- ave dine, ʒə vuz- i avε kɔ̃dɥitə. puʁʁje vuz- ale fləʁiʁ nɔtʁə sepyltyʁə, pø də famijə pəve i vəniʁ, vu mə dəve bjɛ̃ sεtə ʁəkɔnεsɑ̃sə. «
nadja sə ʁevεjə ɑ̃ syʁso, tʁɑ̃pe də sɥœʁ, sɔ̃ kœʁ safɔlə, sə ʁεvə o mɔ̃ djø ! sɥi ʒə ɑ̃vute ?
dε lə lɑ̃dəmɛ̃, εlləz- i vɔ̃, dɑ̃ sεt ɑ̃sjɛ̃ simətjεʁə, də tʁε vjεjə tɔ̃bə, sεʁtεnəz- ekʁule, vεʁtə- də musə. dø kɔʁbo, la, poze syʁ ynə kʁwa ʒystə dəʁjεʁə εllə, ʁəɡaʁdɑ̃ lə nɔ̃, a ! stypœʁ vwa lə nɔ̃ də ʒələna, ynə laʁmə seʃapə, kulə lɑ̃təmɑ̃ lə lɔ̃ də sa ʒu, i depozɑ̃ ynə savœʁ sale. lə vɑ̃ sə mεt a sufle kɔmə œ̃ tuʁbijɔ̃, εɡzaktəmɑ̃ a lɛ̃stɑ̃ u εllə depozə dø maɲifik plɑ̃tə, lynə natyʁεllə, e lotʁə aʁtifisjεllə, afɛ̃ kεllə i ʁεstə plys lɔ̃tɑ̃. ɑ̃fɛ̃ œ̃ pø də kulœʁ syʁ sə sime ɡʁi vεʁdatʁə, εllə pʁi, sə ʁəkœjə…
lə lɑ̃dəmɛ̃ kʁistjanə lœʁ pʁɔpozə, sə plɑ̃tɑ̃ syʁ sε dø ʒɑ̃bə, mɛ̃ dɑ̃ lε poʃə ! vʁε kεllə ε maskylinə, ʃəvø kuʁ, vεtɥ kɔmə œ̃ bɔnɔmə e tatue œ̃ pø paʁtu !
ale lε fijə ! sə swaʁ la fεtə, ɔ̃ va dɑ̃se, mε vuz- ɑ̃n- avez- ynə tεtə ! nu puʁʁjɔ̃ pɑ̃se kə vu ʁəvəne dœ̃n- ɑ̃tεʁəmɑ̃, ma povʁə nadja, ty nə puʁʁa ɡεʁə tə buʒe, bɔ̃ ty ʁεstəʁaz- o baʁ a nu ʁəɡaʁde, pa vʁε aɲε ?
vitə, ustə ! a, ynə ʃɑ̃sə kə ʒə swa la ! »
ynə fɔʁmidablə swaʁe, sə vɑ̃dʁədi. lə lœ̃di kʁistjanə la ʁakɔ̃paɲə ʒyska paʁi, εllə paʁte to lə matɛ̃, lə sɔlεj bʁijə, mε ʒuʁne fʁwadə su sə sjεl blø delave.
« ty nə vø pa adɔpte œ̃ ʒənə ʃatɔ̃ ? ynə kljɛ̃tə ʃεʁʃə a plase lə dεʁnje də la pɔʁte, ki na pa tʁuve ɑ̃kɔʁə dakeʁœʁ, il ε miɲɔ̃ kɔmə tu, œ̃ pəti sjamwa. puʁ twa, bɔf εllə tɑ̃ fəʁa kado, paʁɔlə də kʁistjanə ! »
puʁkwa pa ? œ̃ pəti ami, də sɥitə nadja pɑ̃sə a sə ʃa dɑ̃ lobεʁʒə, il nə lεmε pa səlɥi si ! o, mε ʒə dəvjɛ̃ paʁano !
fɛ̃

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Commentaire Sur La Poesie

Auteur de Poésie
09/03/2016 13:54Elizabeth Magnus

Bonjour
C’est vraiment magnifique poème certes long et très bon .
Elizabeth magnus

Prose Mystère
Du 09/02/2015 14:36

L'écrit contient 2967 mots qui sont répartis dans 5 strophes.