Prose:Résumé De L’épisode Précédant La Fin Du Monde.

Courte histoire de la sphère universelle. --- Comment concevoir un monde où les êtres qui le peuplent ne soient pas partis de rien ? - D’abord, fut le Rien. Ensuite, il y eut le Big-bang, qui vit le Néant imploser par sa propre force de néantisation, pour se transformer en une matière infinie qui prit toute la place. Divisée à l’infini dans sa forme parfaite (la sphère) , elle commença, pétrie par ses inclinaisons internes qui la travaillèrent de toutes parts, à se rassembler, en formant des sphères de plus en plus grosses, qui devinrent des planètes. Certaines brillaient pour d’autres, ces secondes absorbaient la chaleur des premières pour les apaiser de l’incendie qui les consumait et leur faisait risquer à tout moment d’exploser. Ces planètes, se baladant joyeusement, par la force de l’inertie, dans le vide qu’elles avaient agrandit en se contractant, s’espacèrent pour ne pas, tel un jeu de boules de billard, se cogner les unes aux autres et s’envoyer dans les trous noirs avoisinant. Toujours portées vers la réalisation de leur forme parfaite, elles débutèrent une danse grandiose, ballet réglé d’étoiles filant sur leur propre axe, tournant les unes autour des autres, organisation circulaire qui leur permettrait de ne jamais se percuter. L’Univers, après avoir accompli tant de travail durant ces milliards d’années, se reposa un peu, et vit qu’il était beau. Tout semblait ne rien devoir interrompre cette inerte tranquillité spatiale. Quand, bien que totalement imprévisible à l’origine, sur quelques rares sphères scintillantes, apparut la vie qui commença à s’organiser. D’abord petits microbes et bactéries, ces petites molécules à l’intérieur de plus grosses prirent de l’ampleur, de l’épaisseur, de la masse. Chaque atome de ce monde voulant devenir planète à son tour, ils durent très vite s’amasser et se rassembler de façon harmonieuse pour ne pas que chacun d’entre eux nuise à l’expansion de tous les autres. Ainsi, ces petites planètes s’engloutirent réciproquement, leur poussant petit à petit des écailles, des antennes, des yeux, des nageoires, des pattes, des bras, des ailes. Divisées pareillement en une infinité de sphères, les espèces nouvelles durent apprendre à cohabiter. Chaque individu d’entre elles, aspirant à l’expansion, chercha à se dédoubler, et à s’engendrer dans un autre. Les petits êtres se procréèrent, se reproduisirent, et rien ne semblait pouvoir interrompre cette démultiplication des êtres.
Puis, dans ce décor - je suis né.

Voilà l’histoire, toute l’histoire, résumée en quinze lignes. L’histoire de ce monde. Rempli de sphères. Dans lequel j’ai tant de mal à garder un aspect et une force d’auto-conservation circulaire, moi qui suis mon propre empêcheur de tourner en rond à cause de toutes ces questions carrées, ces pensées triangulaires, ces interrogations trapézoïdales, ces doutes quadrilatères qui font de mon esprit la seule chose tordue de ce monde.
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Puisque tout est si logique, pourquoi est-ce que je ne me suicide pas pour ne pas interrompre cette marche circulaire du Bien ?