Prose:Acceptrance

Être juste
Juste là
Pour tout
Pour rien
Pour toi
Pour nous
Au cas où

En cas de pépin
Pour que ça lève
Pour s’élever
Pour se garder
Les pieds sur terre
Les mains dans notre jardin
Pour continuer d’espérer

Être là
Parce qu’on en a besoin
Pour se couvrir de nos soins
Pour voir en toi toute la réflexion
De mon amour
Pour me reconnaître
À travers ton être

Tout fuir
Pour se ressaisir
S’entrelacer
Pour se déchirer
Tenter d’assouvir
Tout nos désirs
Pour se contenter
D’aimer

Mais se retrouver
Devant le feu de notre émoi
Derrière l’été
De notre jeunesse aux aboies
Main dans la main
Et tout va-nu-pied
Les poids aux chevilles
Épeurer par demain
Immobilisé par l’acier
Ces chaînes comme des étrilles
Dont on souhaite se débarrasser
Avec nos rêves et nos mots
Que l’on ne cesse de chanter
Et qui remplissent nos sceaux

Tout ce bagage
Que l’on voudrait léger
Qui s’entasse et qui dégage
Malgré le couvercle scellé
Dont on entend le bruit
Malgré notre ouïe âgée
De tous ces cliquetis
Qui agace sans encourager

Cela n’a que trop duré
Se détacher
Se protéger
Accepter
Ce précieux instant
Celui qui nous rapproche tant
De ce néant
Dont on ne cesse de se narguer

Car de tout cela il ne restera rien
Lorsqu’on l’aura vivement embrassé
Et nous ressentirons comme c’est bien
Et nous serons parfaitement rassuré

Mais d’ici là
Il suffit de se rappeler
À nous-même
Notre propre insignifiance
L’insignifiance de notre promesse
À nous-même
De ne pas se rappeler
L’insignifiance de notre présente expérience
À notre présente existence

Pour qu’ainsi
De chaque occasion
Nous tirions la meilleure partie
L’acceptation, la confiance
La conscience