Poème:Les Corbeaux

Croâ, croâ, crois, crois, croîs, croîs, croix, croix
C’est le chant funèbre des corbeaux
Qui scrutent dans le jour qui décroît
Les hommes, creuser seuls, leurs tombeaux

C’est la ronde sanglante qui se poursuit
Mais de cette peine qui s’en rappelle ?
De ces voix éclairant la nuit
Recouvertes par les coups de pelle

Les générations se suivent, aveugles
Mineurs, ouvriers, travailleurs
Tels ces troupeaux de bovins qui meuglent
A qui on promet des jours meilleurs

Qui vivent dans l’illusion parfaite
Que souffrir maintenant c’est mieux
Pour que demain on fasse la fête
Même si demain on sera vieux

Qui croient fermes être propriétaires
D’une maison, d’une voiture et quoi ?
Mais quand on nous couche sous la terre
On n’emporte rien, rien avec soi

Sur le sol, il reste nos empreintes
Qui s’effacent à cause du passage
Toutes les choses qu’on a, on les emprunte
« Vis l’instant présent ! » Nous dit le sage