Poème:Tristesse

Quand le ciel gris et lourd pèse comme une chape
De plomb, mon esprit est en proie aux longs ennuis
Et obscurcissant tout l’horizon sous sa cape
Brumeuse, il déverse la noirceur de la nuit

Quand la pluie dans mon cœur ruisselle en abondance
Je sanglote dans un cachot sombre, inondé
Dehors les belles éclaircies, reste la souffrance
Mon cerveau d’araignées tisseuses repeuplé

Quand l’existence est monotone, les joies furtives
Et les plaisirs charnels sont illusoires et vains
L’Espoir va s’échouer sur de lointaines rives
Bringuebalé par de violents courants marins

L’Horloge soudain retentit avec furie
Froide comme un glas, mon cœur s’emballe, palpite
Ses coups lents, plaintes lancinantes d’âmes aigries
Vagabondes, semblant s’adonner à un rite

Un cortège funèbre entame alors sa marche
Et l’Espérance subit la défaite en pleurs
Tandis que l’Angoisse tyrannique sous l’arche
De mon âme, siège, annonciatrice de malheurs