Poème:L’enfant

L’enfant est un être chétif et innocent
Qui n’a pas vécu un passé dont il se repent
Lorsqu’il nous sonde de ses pupilles profondes
Naïf, c’est l’amour infini qui nous inonde
Ses yeux explorateurs, de l’âme le miroir
C’est un ange qui découvre le monde noir
Sa chevelure est blonde, précieuse et divine
Des sons aigus s’échappent de ses lèvres fines
Il nous aime sans réserve avec nos défauts
Et nos faiblesses, la tendresse à fleur de peau
On lui donnerait au dos les ailes légères
De Cupidon et l’arc et les flêches amères
Ni homme, ni femme, c’est un être incomplet
Sans sexe, dénué de sentiments indiscrets
Quand il nous interroge, à l’intérieur on tremble
Lui, plus vertueux que tous les adultes ensemble
Parfois, il disparaît, très vite on est inquiet
Il est si fragile, on craint qu’il ne se soit blessé
Pourtant, il rit, s’amusant de sa découverte
Son rire nous transporte de joie, bouche ouverte
C’est le chant le plus pur et le plus délicieux
Qu’il soit donné d’entendre ici-bas jusqu’aux cieux
Nos rires sont plus tristes que ses pleurs encore
Ces derniers nous déchirent, pénétrant nos pores
On ressent le besoin de le réconforter
Aussitôt, on couvre le pauvret de baisers
L’enfant est le roi, il est insouciant et libre
Dans son monde de jeux où il trouve un équilibre
Il illumine de sa présence tous lieux
D’un geste, redonne le sourire aux aïeux
Et la mère isolée trouve la force en elle
Aux côtés de ce petit d’homme gai et frêle…