Prose:L’autre
La Prose
Et pour combien de temps ?
Un jour, une heure : la petite aiguille est cassée ; alors la grande aiguille file à toute vitesse comme ce maudit temps, non extensible, qui passe.
Il vaudrait mieux que ce soit la grande aiguille qui ait des faiblesses.
Le temps prendrait alors son temps.
Du temps qui reste ou du temps pour se demander ce que l’on pourrait faire de tout ce temps.
Lorsque le jour s’est levé, la vie ressemblait à la vie.
Parfois chagrine, parfois douloureuse, souvent drôle, aimable, espiègle, insouciante.
La vie prend son temps, elle a tout le temps, toute la vie devant elle.
Mais « l’autre », non !
Pourquoi dit-on l’autre ?
Pourquoi ne la nomme t’on pas, l’autre ?
Elle prends son temps aussi mais elle est toujours exacte au rendez-vous, c’est elle qui choisit le moment du rendez-vous.
Ainsi, elle décide qu’une vie s’arrête, cette vie là.
Et inexorablement elle recommence, c’est sa raison d’être de cueuillir les vies.
C’est sa vie à elle, en quelque sorte.
Elle n’accepte pas qu’on lui dise que c’est sinistre, macabre, funèbre, injuste.
Bien au contraire, elle le clame très fort, elle en est fière.
La mort dit-elle est le seul instant de la vie où tous les humains sont enfin égaux.
Poète Halbran
Halbran a publié sur le site 107 écrits. Halbran est membre du site depuis l'année 2013.Lire le profil du poète HalbranSyllabation De L'Écrit
Phonétique : L’autre
lə ʒuʁ sε ləve, ɑ̃kɔʁə ynə fwa !e puʁ kɔ̃bjɛ̃ də tɑ̃ ?
œ̃ ʒuʁ, ynə œʁ : la pətitə εɡɥjə ε kase, alɔʁ la ɡʁɑ̃də εɡɥjə filə a tutə vitεsə kɔmə sə modi tɑ̃, nɔ̃ εkstɑ̃siblə, ki pasə.
il vodʁε mjø kə sə swa la ɡʁɑ̃də εɡɥjə ki ε dε fεblesə.
lə tɑ̃ pʁɑ̃dʁε alɔʁ sɔ̃ tɑ̃.
dy tɑ̃ ki ʁεstə u dy tɑ̃ puʁ sə dəmɑ̃de sə kə lɔ̃ puʁʁε fεʁə də tu sə tɑ̃.
lɔʁskə lə ʒuʁ sε ləve, la vi ʁəsɑ̃blε a la vi.
paʁfwa ʃaɡʁinə, paʁfwa duluʁøzə, suvɑ̃ dʁolə, εmablə, εspjεɡlə, ɛ̃susjɑ̃tə.
la vi pʁɑ̃ sɔ̃ tɑ̃, εllə a tu lə tɑ̃, tutə la vi dəvɑ̃ εllə.
mεs « lotʁə », nɔ̃ !
puʁkwa di tɔ̃ lotʁə ?
puʁkwa nə la nɔmə tɔ̃ pa, lotʁə ?
εllə pʁɑ̃ sɔ̃ tɑ̃z- osi mεz- εllə ε tuʒuʁz- εɡzaktə o ʁɑ̃de vu, sεt- εllə ki ʃwazi lə mɔmɑ̃ dy ʁɑ̃de vu.
ɛ̃si, εllə desidə kynə vi saʁεtə, sεtə vi la.
e inεksɔʁabləmɑ̃ εllə ʁəkɔmɑ̃sə, sε sa ʁεzɔ̃ dεtʁə də kɥœjiʁ lε vi.
sε sa vi a εllə, ɑ̃ kεlkə sɔʁtə.
εllə naksεptə pa kɔ̃ lɥi dizə kə sε sinistʁə, makabʁə, fynεbʁə, ɛ̃ʒystə.
bjɛ̃ o kɔ̃tʁεʁə, εllə lə klamə tʁε fɔʁ, εllə ɑ̃n- ε fjεʁə.
la mɔʁ di tεllə ε lə səl ɛ̃stɑ̃ də la vi u tus lεz- ymɛ̃ sɔ̃t- ɑ̃fɛ̃ eɡo.
Récompense
Commentaires Sur La Poesie
J’avais écrit un poème qui exploitait la même fin que toi...intitulé "Liberté...Egalité...Mortalité.."
Prose qui reflète bien notre futur...Lecture apprécié...Amitié...Dan.....
Très bien d’écrit le parcour de la vie.
Un parcour tellement imprévisible et réjouissant à la foi.
Mais voilà, il y a une fin, et celle-ci, heureusement que l’on ne sait pas quand vas-t-elle nous arriver.
Dans toutes aventure, il y a un début et une fin, entre les deux, l’espace d’un rêve.
À nous d’en profiter.
Amitié...Jacques
HALBRAN
Merci Dan, merci Jacques
Je suis d’accord, il nous reste du temps pour rêver, et nos échanges sont là pour cela.
Dans ce texte j’ai conscience d’avoir été sinistre, mais il est des domaines où nous ne maîtrisons rien,celui ci en fait partie.
Mais soyez rassurés, j’ai encore cent mille pieds de nez à faire à "l’autre".
Enfin, peut-être seulement 99999 !
A bientôt les amis
Très amicalement
Guy
Les heures passent et nos rêves trépasses sur l’autel du temps...
Dépêchons nous de musarder (voilà un oxymore que j’adore).
Quant à l’autre,même si elle ne me fait pas peur,je l’appréhende un peu.
Amitié.
Manu
HALBRAN
Salut Manu
Même sur ce sujet nous avons une réflexion similaire.
Ta phrase "quant à l’autre, même si elle ne me fait pas peur, je l’appréhende un peu."
Merci de m’avoir lu
Amitiés
Guy
Tellement vrai et tellement beau
Amitié
HALBRAN
Je te remercie " Ange blanc", par opposition à l’ange des ténèbres que mon texte suggère.
A bientôt
Amicalement
Guy
Bonjour Guy.
Je pense qu’il est préférable d’ignorer l’heure de sa mort, c’est moins stressant, quand on vous dit vous en avez pour 5/7 ans si pas d’accident entre temps, j’ai eu un accident et m’en suis sortie parce qu’il a eu lieu à l’hôpital, on se dit, je vie avec une épée de "Damoclès" au dessus de la tête.
Je profite au maximum du temps présent en occultant le plus souvent possible ce fait.
Il est vrai, que beaucoup on du mal à prononcer son nom, elle fait partie de chacun d’entre nous pourtant.
ceci dit, un bel écrit, j’ai aimé cette lecture...
Amitié...Mick.
profitons du temps qui passe, l’égalité à ce prix là nous avons bien le temps ....
très bel écrit, merci
Eden
Halbran
Bonsoir Mick
Je ne peux me mettre à la place de personne.
Il y a autour de moi des gens que j’aime qui redoutent ce moment, parce que la maladie, parce que des addictions parce que c’est une fatalité et que l’on va tous y passer. Tout cela nous le savons et alors est-ce que nous devons nous résigner. Je crois avoir écrit, mais je ne me souviens plus du texte, que je suis heureux lorsqu’il y a un nouveau matin, et qu’il y en aura d’autres.
Ce que je ne sais pas faire c’est parler à ceux que "la médecine à condamnés". Je pourrais vous donner un exemple qui touche un être cher, je ne le ferai pas parce que nos douleurs et nos épreuves nous appartiennent. C’est terrible ce que je viens d’écrire, cela n’empêche pas de penser aux autres.
Mick, j’espère que tu t’en sortira, l’approche poétique est une bonne thérapie.
Mick, ce sont des sentiments amicaux forts que je te propose. Je sais que je suis démuni;
Merci d’être allé voir mon texte.
Guy
Halbran
Bonsoir Eden
Nous sommes d’accord, le plus tard possible. La fin de mon texte était une périphrase. Parce que longtemps, j’ai refusé d’écrire sur la mort. C’est ainsi que je l’ai appelée "L’autre".
Bisous et bonne fin de soir
Un ami
Guy