Chanson:Jojo

C’est une carte postale
Qui me vient d’Australie
Jojo, dit : « l’amiral »
Deux ans qu’il est parti.

Jojo, c’était quelqu’un
Entre arsouille et copain.

Levé tôt le matin
Il regardait le ciel
On n’prendra pas la mer
On n’f’ra pas les malins
On va s’mettre à l’abri
On s’faire la tournée
D’tous les bars à marins
De tous les rades du port
A la fin d’la journée
Tu peux me croire mon pote
Jaurai sur’ment levé
Plus d’godets que d’chaluts.

Jojo, c’était quelqu’un
Entre Dieu et poète.

On se tenait au chaud
Quand dehors il pleuvait
Et Jojo nous disait
Que même si ça tanguait
Nous on ne risqu’ait pas
Que le plafond s’écroule
Parce que dans nos bars
Y’a tellement de piliers
Et puis ajoutait-il
A cette heure avancée
Y’avait pas que Chaussey
Qui était dans la brûme.

Jojo, c’était quelqu’un
Entre fou et prophète.

Il fallait bien qu’on sorte
A l’heure d’la fermeture
Alors Jojo aimait
Pisser sur les statues
Il ne comprenait pas
Qu’aux vents de force sept
Elles se tiennent toutes droites
Parc’que nous… pas vraiment
Jojo, il faut rentrer
Non il reste Marie-Jeanne
On passera par la cour
On tirera les rideaux.

C’est une carte postale
Que j’envoie à Jojo
Juste pour lui dire : Jojo
Que c’est loin l’Australie
Quelle que soit la dérive
Ne change pas de rive
Jojo ne change pas
Jojo ne bouge pas
Jojo… J’arrive…