Prose:Le Sdf Manchot
La Prose
Quinze heures
Trente trois
Place des Vosges
Un long corbillard
Lent et noir à souhait
Emporte vers l’au-delà
L’énigme du pendu, manchot.
Il est mort, avant-hier matin
Yeux éteints à la Porte Saint-Martin.
Quelqu’un a dit : je me souviens bien de lui
Il souriait toujours quand l’on se penchait pour
Tendre une pièce, un billet, ou pour un regard.
Il parlait fort peu, et jamais de son bras.
Et lorsqu’il riait, c’était aux éclats,
Semblant heureux de n’être pas mort.
Si parfois c’est dur, c’est quand même
La vie qui vient, et qui va,
A cloche-pied, de nez.
Même survivant
Faut bien se dire
Qu’on est pas
Si mal
Là.
PostScriptum
Bonjour à ceux qui viendront verser une larme.
Ce texte est sur le principe du « Djinns de Victor Hugo dans les orientales ».
Le sien est somptueux, ayant été construit sur des strophes entières.
Je me suis contenté d’ajouter une syllabe du début jusqu’à la ligne douze. Puis j’ai retranché une syllabe à partir de la ligne quatorze, jusqu’à la fin.
Rébarbatif ? pas tant que cela !
Guy
Poète Halbran
Halbran a publié sur le site 107 écrits. Halbran est membre du site depuis l'année 2013.Lire le profil du poète HalbranSyllabation De L'Écrit
Phonétique : Le Sdf Manchot
akɛ̃zə œʁ
tʁɑ̃tə tʁwa
plasə dε vɔzʒə
œ̃ lɔ̃ kɔʁbijaʁ
lɑ̃ e nwaʁ a suε
ɑ̃pɔʁtə vεʁ lo dəla
leniɡmə dy pɑ̃dy, mɑ̃ʃo.
il ε mɔʁ, avɑ̃ jεʁ matɛ̃
iøz- etɛ̃z- a la pɔʁtə sɛ̃ maʁtɛ̃.
kεlkœ̃ a di : ʒə mə suvjɛ̃ bjɛ̃ də lɥi
il suʁjε tuʒuʁ kɑ̃ lɔ̃ sə pɑ̃ʃε puʁ
tɑ̃dʁə ynə pjεsə, œ̃ bijε, u puʁ œ̃ ʁəɡaʁ.
il paʁlε fɔʁ pø, e ʒamε də sɔ̃ bʁa.
e lɔʁskil ʁjε, setε oz- ekla,
sɑ̃blɑ̃ œʁø də nεtʁə pa mɔʁ.
si paʁfwa sε dyʁ, sε kɑ̃ mεmə
la vi ki vjɛ̃, e ki va,
a kloʃə pje, də ne.
mεmə syʁvivɑ̃
fo bjɛ̃ sə diʁə
kɔ̃n- ε pa
si mal
la.
Récompense
Commentaires Sur La Poesie
Beau texte et beau travail,bravo amitié
Salut Karimodo
Je te remercie.
A bientôt j’espère
Amicalement
Guy
Merci pour le partage de ce texte relativement original.
Cordialement
Jack
Bonjour Jack
A mon tour (sans originalité) de vous remercier d’avoir lu ce texte.
Bien cordialement à vous
Guy
Bonjour,
Plaisir, à la lecture de votre poème, bien construit, sujet véridique, hélas, mais certains non pas SDF, mais clochards par choix, sont heureux de vivre ainsi.
Coconini. :o)
Bonjour Coconini
Merci pour le commentaire.
Celui dont je parle aurait aimé avoir le choix, son infirmité l’en a empêché.
Guy