Poème:Retour À La Nature Première, À Celle De L’humanité

De toute notre inaccoutumée existence
Et sacré passage sur terre,
Il n’y a pas deux choses
Que nous ayons su mieux faire
Que celle de notre aptitude à l’apprentissage et à l’enseignement,
Cet instinct inné chez l’être humain.
Nous sommes, sans doute,
Et bien sûr, sans nous en rendre compte,
Ces éternels apprentis élèves, ces étudiants invétérés,
Ces vains stagiaires, ces professionnels inexpérimentés,
Ces experts sans spécialité ; ces chercheurs sans objectif de la GEV,
(La Grande Ecole de la Vie) .
Les tabous, les mal-références, les clichés et stéréotypes,
Jusqu’ici ne nous ont à absolument rien servi.
Par dieu, il est grand temps de tout re-focaliser.
Si on peut la roue réinventer, mais l’adapter aux besoins
Ainsi qu’à l’usure du temps
Et le clivage de l’évolution des civilisations ;
Si, par contre, on est à l’air de la redécouverte, reconquête
Et recomposition de la poudre à canon,
C’est indubitablement parce que le monde n’a pas trop évolué.
Une telle imposture,
L’Orient jamais ne se le pardonne à l’Occident qui,
En bon enfant espiègle, voit toujours le côté cupide des choses.
Telle est sa philosophie, tel est son mode de vie,
Tel est le modèle de formation malheureusement,
A la velléité d’imposition au reste du monde.
Celle résultant du classicisme traditionaliste idéaliste ; de l’utopie
Et de la duperie pragmatique, qu’on le veuille ou non,
A un certain moment, faute de dire, en tout temps,
Vraies caractéristiques de manière et prégnante de la vie,
Dans toutes ses formes, dimensions et manifestations :
Des plus conscientes aux plus poignantes ;
Des plus insignifiantes aux plus cuisantes,
Conformément ou contrairement aux préjugés,
Penchants, passions, tendances, viles envies, futiles désirs,
Émanant d’une part de la splendeur, noblesse, la pureté,
Et d’autre, toute la malignité, la débauche et débâcle humaines.

La vie nous forme de manière à absolument rien envier,
Même aux plus grandes universités du monde entier.
Y a pas plus grande fierté que celle
D’avoir été formé à pied d’œuvre ;
Sur les chantiers de la plus célèbre des écoles,
Celle de la Vie !
Tous nous y passant, à toute heure, à chaque instant,
A chaque seconde, ou du moins à un moment déterminé de la durée.
La seule différence, qu’il se peut qu’on ait rien appris ni retenu,
Au point qu’on soit des ratés notoires endurcis,
Déguisés en illuminés, jusqu’à ce qu’un beau jour
La facture de la chute du masque nous soit passée.
Les malices cachés se dévoileront,
Et la lumière jaillira sur les points d’ombres, indistinctement.
Il n’y aura ainsi aucune ambiguïté
Pour établir la différence entre ces deux canulars :
« Réussir sa vie » et « réussir dans la vie »

Là, toutes les classes, tous les niveaux,
Toutes les spécialités semblent se mélanger,
Tous les échelons de pas trop lourds enjambés sont à récupérer,
Indépendamment de la dextérité assignée aux compétences requises,
Quant au degré d’acquisition du savoir et du savoir-faire.
De fait, seul le savoir-être peut nous distinguer et nous justifier :
En objectifs, utopie et concrétude ;
Idéalisme, réalisme et pragmatisme ;
Humanité, intégrité et fierté ;
Conjonction et conviction,
Penchants, passions, tendances, viles envies, futiles désirs,
Véritables expressions de part et d’autre de la splendeur, noblesse, pureté,
Toute la malignité, la cupidité la débauche et la débâcle
Qui tendent à caractériser la nature et psychologie humaines.

Que personne se ne prête à équivoque,
De tout ce que nous avons de mieux su faire dans notre putain de vie,
Tout nous le devons à l’enseignement et à l’apprentissage.
Dans l’engrenage et le labyrinthe de la quête constante du savoir,
Nous apprenons et enseignons à tour de rôle :
Quand nous croyons enseigner,
Le processus de l’apprentissage avait déjà été initié,
Plus on enseigne, plus on apprend,
Et ce, que l’on soit réfractaire (imperméable) ou perméable,
Ductile ou flexible, sensible ou insensible ;
Cupide, insensé, débauché ou sensé ;
Et surtout ange ou démon !
Plus on croit tout avoir à apprendre,
Plus matière nous avons à enseigner.

Soyons tous ces éternels gamins
A l’immuable curiosité et goût d’apprendre,
Et partager, le peu dont on dispose ;
Tant en matérialité qu’en spiritualité,
Sensibilité, sensualité, pureté, profondeur et grandeur d’âme,
Intégrité, dignité, [… ] et surtout humanité.

Tachons-nous d’apprendre,
Même quand il parait n’avoir absolument rien à apprendre :
Au-delà des rivières, les montagnes, les mers, les cieux,
Au-delà de l’horizon qui semble la vue limiter,
Pourtant non la vision et projection ;
Au-delà de nous-mêmes,
Au-delà de notre petit monde et univers
Pourtant si restreints qu’on ne parvient ni à les contenir
Ni non plus les transcender.

Projetons-nous très loin,
Vers le haut, le grand, le profond, l’indicible, le sublime, l’indiscernable, le divin.
C’est la seule et vraie voie d’accès,
A un monde meilleur, plus sensé, plus juste ;
Et au retour à notre nature première,
L’ à la fois divine et humaine.

Et ainsi, partageons, nos succès et nos défaites,
Nos angoisses et nos peurs,
Nos joies et nos douleurs, nos rires et nos pleurs,
Du plus sublime au plus terre-à-terre.
Car, à quelque chose, ils serviront aux autres.