Prose:L’œil Dans L’œil.

Vous qui me connaissez cuisinier et aimez ma cuisine,
Je veux que vous vous détrompiez au sujet d’un si grand leurre,
Sans stupeur ni frayeur, ni encore moins le moindre déshonneur,
Mais plutôt avec le plus grand honneur et ouverture de cœur,
Sachez que dans ce domaine je ne suis chez moi qu’un amateur.

Je suis donc loin d’être de la maison le plus doué,
Ma maman reste et demeure ma cuisinière préférée,
Celle qui a su avec le délice de ses mains me charmer
Pour ne plus jamais pouvoir m’en échapper.

Que je rêve encore de pouvoir à nouveau déguster
Ta main magique maman, sans du monde la moindre velléité
De ma femme n’offenser ni encore moins son talent sous-estimer,
Bien que j’aime bien tout en elle à apprécier et savourer,
Le génie de ma mère à préparer ne saurait avec rien comparer.

Comme au premier jour, et ce, pour toujours
Ô ma petite maman adorée je ne te ferai plus de tour
D’un amour pur je t’aimerai sans détour
Sans absolument rien t’exiger en retour,
Car ton âme me rassasie de beauté et de glamour

Malheureusement le destin en a décidé autrement,
Car ta vue maman, tu l’as perdue totalement,
Ça fait déjà péniblement plus de quatre ans.
Que tu ne vois que dans la noirceur le sombre cadran.
Je t’assure que de par mon tempérament,

Face aux impondérables de la vie qui imposent leur émolument,
Et de fort mauvaise manière, je ne n’en suis pas du tout content.
Je ferais tout pour, comme une femme capricieuse et difficile,
Ton ta joie d’antan et ton goût de vivre pouvoir les reconquérir.
En effet, c’est mon plus grand rêve et qui m’est devenu cher,
Celui d’e demeurer toujours dans l’esprit de l’unité de la famille

O maman, si seulement tu savais combien à te la redonner,
Ta vue je suis prêt, qu’importe ce que cela pourrait me couter
Sans qu’à personne je ne choisisse délibérément de n’écouter,
Et s’il le faudrait bien ma vie et tout ce que je suis écourter,
Rien que pour te rendre heureuses comme dans un conte de fée.

Je ferais tout pour ne serait-ce que pour un instant,
Pour que la vue tu puisse récupérer, même partiellement.
Tu en as souffert tellement maman, et moi également.
Je sais bien ta souffrance et j’en souffre tout le temps.
C’est marrant de se trouver face à une situation impuissante !

Si seulement il m’était donné de pouvoir la partager
Avec toi ma vue, à cœur joie je le ferais sans hésiter
Pour que tu puisses, ne serait-ce que dans la foulée
Pour un instant, rien qu’un petit instant la recouvrer
Et une toute dernière fois dans les yeux nous regarder.

Oui, pouvoir, ne serait-ce un instant nous revoir,
Comme pour la première fois sans nous décevoir
Que tu puisses à nouveau tout mieux percevoir et concevoir
Et de tes propres yeux contempler la lumière et les couleurs,
Percer de ton regard profond le ciel sous les charmes du bonheur,
Oui, assister au doux spectacle de la danse des arbres ;

Scruter l’impétuosité de la mer, admirer le vol des oiseaux,
Transpercer l’horizon au-delà des quatre points cardinaux,
Contenir l’étendue du ciel, des plaines, des montagnes, des eaux
Saisir par instant la brise, l’irrésistible sensualité des ruisseaux,
Pour que je te dise que du milieu de ma vie tu en es le poteau.

Oui, que nous puissions encore et encore, nous revoir,
Face à face, comme dans le temps dans nos yeux le miroir.
Je le sais, nos épaules à nos pleurs serviront de mouchoir,
Car, à ce grand besoin comme un soir dans un bar le pourboire,
Qui sans le savoir, quelque chose de grand allait promouvoir,
Dieu nous aura montré qu’il pouvait à nos besoins pourvoir.

Quelle joie ce serait de nous regarder par le miroir des yeux,
Comme par effet d’une intervention miraculeuse des Dieux
Oui, maman, chacun de tes enfants d’un air des plus heureux
Que tu continueras de ta redoutable attitude des preux
Tel un culte d’adoration à la divinité par les plus pieux.

La contagion de ton amour n’a point de proportion
Et nous en constituons les agents de sa propagation
Nous qui d’un amour aussi grand que le tien t’aimons,
Point l’immensité et l’intensité nous n’en connaissons
Telle une dévotion à laquelle on s’adonne sans émotion.

A travers l’extase de nos visages la toute contemplation
Des sentiments de chacun de nous tu en fais la décantation
Du plus fort en dimension tu m’as choisi sans hésitation
Pour son authentique et irréfutable sanctuaire d’apparition
Et j’en ai fait mon leitmotiv, mon credo et ma dévotion.

Mon plus grand désir c’est d’un jour te tenir de la main
Et par cet acte nous projeter vers un nouveau lendemain.
Je te regarderai directement et irréversiblement dans les yeux
Comme un serment à l’égard des aïeux à la face des Dieux
Au grand jour non pas d’adieu sinon du grand aveu.

Encore je savourerai l’amour au fond de tes petits yeux,
Ces perles malgré les méfaits de la cécité, d’un aspect précieux
Tel un fruit tombé d’un arbre sans se fracturer
Quelle vérité latente de la cohorte des Dieux
Qui, sans opposition assisterons au chœur de tels aveux !

D’un regard qui non seulement en nos cours mais aussi à nos yeux
Ne cesseront de pétiller et réverbérer à la cécité tu feras tes adieux
Pour continuer à nous guider sur les sentiers lumineux
D’un amour inné, inconditionnel, fidèle et somptueux
Qui me fera maman te regarder droit dans les yeux,

Je l’ai si longtemps attendu ce moment béni pour te dire,
Comme jamais avant : combien je t’aime et veux te chérir
Ce regard inouï et perdu par lequel mon âme cherche à s’embellir
Et duquel malgré le temps et la distance elle n’a pu s’enfuir
Mais au plus profond de lui, de plus en plus enfouir.

Au décompte, dans l’attente à l’horizon se profile ce jour
Un amour tendre à l’état latent qui nous fait la cour
Farci de joie, d’espoir, de gloire, de glamour, d’humour,
Dont pour notre honneur et bonheur nous avons recours
Comme à Dieu louange et adoration chaque jour et pour toujours.

Maman, ton état souffrant ne nous a point laissés indifférents,
Mais, à défaut de la vue, nos t’ont gardée en vie évidemment.
Célébrons donc la vie, à la lumière et aux couleurs du temps,
De la splendeur de l’âme et de la grandeur du cœur à tout instant,
Sans velléité de marche arrière ni fuite en avant.

Jusqu’à l’heure, en dépit des limites des yeux de chair,
On se voit au travers des yeux de l’âme et du cœur.
Sans leurre ni frayeur. N’est-ce pas extraordinaire
Que notre amour nous le puissions chanter en chœur
Sans aucune appétence d’en faire notre beurre ?

A la lisière de ce qu’on aurait le plus souhaité avoir
Combattons donc contre la moindre idée de perte d’espoir
Que surtout rien ni personne ne nous empêche de le percevoir
Sans inclination aucune à la fausseté de la gloire
Ni l’idée de conscience laisser en nous-mêmes déchoir.

Dans l’enjambement du culte de la superstition
On verse dans le rituel du chevauchement
Pour éviter de se torturer pour ce qu’on n’a pas,
Notre bonheur est à son comble pour ce qu’on n’a pas.
Du coup on se contente de ce qu’on n’aurait pas.

L’amour c’est comme ça, avec ses hauts et ses bas
Sans pour autant sombrer dans le désespoir
Avec nos sentiments enfouis au fond du manoir de la mémoire
Comme par la magie de notre propre projection dans un miroir.
Au temps dans son dessein et au destin toute la gloire !

Je m’étais contenté de ce que j’avais sans y renoncer jamais,
Car le plus important pour nous c’est qu’on se voit désormais
Par, de la magie du cœur, de l’âme et de l’esprit le biais
Quand en miroir l’œil se convertit de nos visages l’authentique reflet
Pour ainsi nous convier à notre si grand amour le banquet.

Point je ne m’ennuie, de plus en plus je m’en réjouis !
Comme par pudeur à la pureté d’une triste vérité en furie
Qui drôlement à la fois nous mine et ranime de l’intérieur !
Comment ne pas aspirer à briser cet écran trompeur
De noirceur qui te voile les yeux jour et nuit ?

Maman, quelle disposition si remarquable en ardeur
Que celle de ton fond intérieur en résistance à tant de douleur !
Malgré les lisières de tes yeux de chair avec ceux du cœur
Et bien sûr de l’âme tu nous berces avec tant de douceur,
Rien n’a pu empêcher que ton amour nous arrose comme des fleurs.

Cela fait autour de 3 ans, face a tellement de bouleversements
Tes yeux de chair n’ont pas succombé à l’aveuglement,
Et la cécité au fond de tes pupilles s’est installée outrageusement,
T’excluant toute possibilité de contemplation même du firman
Pour se coup-cuiter tes nerfs oculaires entièrement, tel un filament.

C’est tant pour toi que pour nous une très grande perte
Que ni toi ni nous avions pu jusque-là surmonter certes,
Telle une caïmite qui pour empêcher sa dégustation reste verte
Sans jamais murir, sans jamais flétrir,
Sans jamais fléchir ni encore moins pourrir.
Mais ton regard perdu et sans borne ne peut que nous éblouir.

Par le biais du miroir de ton âme,
Tu restes encore de l’amour cette flamme
Qui de plus en plus nos cœurs, enflamme,
Fond en larme et en charme de trame en trame
Sans aucun excès ni en gramme ni en drame.

Ton aujourd’hui n’est que réminiscence d’images
Qui, avec tant de grâce fait miroiter de nos visages,
Chacun de manière séparée tel un en toi un gage
Et pour nous témoignage d’un si précieux héritage,
Pour des personnages aux cœur sans maquillage.

Pourquoi le bonheur nous a quitté à toute allure,
Et de ses pas de tortue qui perdurent ainsi nous torture ?
O maman, peux-tu imaginer à quel point je m’en veux
De t’avoir de la sorte délaissée tel un sans-aveu
Qui à soi-même, sans pouvoir se pardonner s’en veut.

Oui, je m’en veux de ne t’avoir pas de ma présence gratifiée
Comme tu l’as toujours souhaitée sans tergiverser
Et malgré mon absence jamais cesser de t’honorer.
Et en toute constance et circonstance t’aimer
Au-delà même de la satiété voire ce que tu as espéré.

Ah maman, encore je m’émeus et m’en voudrai
De ne m’être pas jusque-là décidé à être là,
La pour toi, et rien que pour toi,
Telle ma confession de foi à moi
Qui toujours me laisse face à toi sans voix.

Te contempler, te chérir et te chouchouter
Suffisent-ils pour combler ce vide qu’en toi j’ai laissé
En quête pour la famille et toi d’un aller mieux
Entre un air de bonheur et de sérieux partagé,
Au nom d’un amour débordé et talentueux.

Comme prise dans un cycle vicieux
Duquel on parvient à nous en sortir le mieux
Nous les curieux de vouloir faire des heureux
Pour qu’au tréfonds de ton cœur endolori et fielleux
Sous le poids d’un présent amer et douloureux.

L’amour en ton cœur malgré tout n’a cessé d’être credo
Un leitmotiv dans les nôtres il monte toujours au créneau
Car du milieu de notre vie tu en as toujours été le poteau
Ensemble nous en avons construit du monde le plus grand château
Sans tirer couteau, mais même au risque de nous faire la peau.

Je ferais tout et donnerais tout maman, crois-moi,
Pour être auprès de toi pour te combler de moi
Pouvoir te contempler toujours et encore une fois
Et te dire combien je t’aime d’une basse voix
En vue de chasser tout élan aux désarrois sur nos voies.

Au-delà des lisières infranchissables des yeux de chair
Les yeux de l’âme et du cœur de manière peu ordinaire,
Même pourtant cernés de larmes voient plutôt clair.
Que nous sommes heureux, maman de nous complaire
De l’héritage de cet amour entre nous tutélaire et tributaire.

Parmi tant de choses à choisir et faire valoir dans la vie
Une seule désormais à la source du bonheur nous convie,
Celle d’avoir en nous l’amour éternellement en vie,
Sans leurre, ni hypocrisie et encore moins la démagogie,
Même avec le cœur endolori et l’âme abasourdie.

J’ai toujours eu cette question à te faire maman,
Pourquoi nous nous aimons tant malgré l’usure du temps,
Nos séparations, nos déboires, nos déceptions et découragements ?
Que je rêve un jour, non seulement l’âme dans l’œil, simplement
Que nous nous échangions nos je t’aime comme au bon vieux temps !

Mais aussi le cœur dans l’œil, l’œil dans le cœur
Et surtout œil dans l’œil, tel de l’amour jongleur,
De son hymne compositeur avec la plus grande douceur
Pouvoir nous voir avec en vigueur, et ce, sans frayeur
La loi entre nous sublime et inamovible du bonheur.

Oui pour nous aimer comme des vainqueurs en herbe,
Explorateurs, contemplateurs, amateurs superbes
D’un amour se nourrissant d’autant de grâce que de verbes,
Pour ainsi tirer sa sagesse dans le répertoire des proverbes
Qui nous condamne tous à des idylles d’imberbes.

Dans le silence et la solennité de nos sentiments
Plus nous nous aimons indescriptiblement
Car les mots nous manquent énormément par moment
Pour dire oh combien nous nous aimons, maman.
C’est pour toi un émolument comme de la vie le couronnement.

Oui, pour beaucoup qu’on essaie de caractériser l’amour
Lui coller telle ou telle étiquette ou épithète,
Le vivre requiert de l’humour par le filtre du glamour,
De la loyauté sans pourtour par l’extase la comète,
Dans l’espoir ensemble de bien meilleur jour, sans détour.

Toujours en moi résonne une même interrogation,
Sans aucune autre forme d’interprétation :
Ni aucun élan à une quelconque démonstration la compréhension
En vue d’esquiver toute inclinaison à la profanation
Par un culte ineffable d’exclamation de l’amour en déclamation.

Mon Dieu, comment est-il possible
Qu’on porte au cœur cerne amour si indéfectible
Aux yeux du monde des plus visibles
Qui toujours recharge nos fusibles
Et nous porte à faire l’impossible ?

Oui maman, pour continuer à nous aimer avec élégance
Tu fais de ton mieux pour vaincre ta convalescence
Que tu ne puisses nous laisser tu en as conscience
Et à la vie tu ne cesses d’afficher tes remontrances,
Sans prudence, tu incarne la maternité par excellence.

Dès le premier jour, jusqu’à ce jour et pour toujours,
Oui maman, que je voudrais encore une fois, au grand jour,
Sans pourtour ni détour, mais avec humour et glamour
Te faire de ma vie le plus grand discours
Au centre de l’amour et de la loyauté la grande cour.

C’est ma décision, telle une dévotion faite conviction
Qu’il n’y ait surtout de ta part aucune opposition
Ni explication, pour en arriver à une quelconque dérogation.
J’exhorte donc ta compréhension et ta bénédiction,
Car, je vais te faire de ta vie la plus grande déclaration,

Bien que j’ignore par quelle magie, encore une fois,
Je veux te prendre dans mes bras,
Me blottir contre toi, te serrer très fort contre moi,
En te regardant dans les yeux tout droit,
Ce miroir du cœur immaculé non pas sans émoi

En vue de te dire d’une voix tremblante : « Je t’aime maman ! »
Aujourd’hui plus qu’hier, et demain plus qu’aujourd’hui tendrement,
Au-delà des circonstances, des évènements et des aléas du temps,
Pour tes sacrifices la vie ne peut que te correspondre en émolument,
Et ce le plus gracieusement, réciproquement et absolument.

O maman, comment te traduire en mot
Au-delà des maux
Combien je t’aime sans usage de faux
Sans estimation du taux
Tels de l’amour de vrais héros !