Prose:Le Miracle De Notre Vie

J’ai écouté de la musique de sourds,
Qui exécute les notes de l’âme,
Pour mieux savourer la douce voix du silence,
Expression de la somptuosité la plus authentique
Qui exalte l’harmonie de l’être.

Emporté par des rythmiques asymétriques
Des champs vibratoires du son,
Aux métriques taciturnes
Le moi intérieur ose lever le ton.

Du coup, je me souviens de Beethoven
Et ses plus belles symphonies,
Que la surdité ne pouvait empêcher
Le meilleur de lui-même léguer à l’humanité.

J’ai vu des muets chanter
Le cœur plein d’ardeur et de candeur,
Et ainsi créer leur propre univers de bonheur.

J’ai vu des aveugles avec les yeux du cœur,
Contempler toute la beauté de la nature,
Par la récurrence incommensurable de l’amour,
Sublime manifestation de la vie dans sa magie.

J’ai vu des manchots peindre avec les mains de l’esprit.
Les formes les plus insaisissables aux couleurs de l’empathie,
De la grâce, de la compassion, de la réjouissance et de l’espoir,
Qui chaudement font en abondance jaillir la vie,
Dans toutes ses expressions et manifestation,
Par effets d’infestation de l’existence.

J’ai vu des infirmes marcher sur les ailes du vent,
Sans se soucier de l’étendue de l’espace et du temps,
Faisant littéralement fi des « que diront les gens ? »

J’ai vu tant de merveilles,
Tant de miracles de la nature,
Tant de manifestation de la vie,
Tant de cœurs regorgeant d’amour,
Tant d’âmes s’emplir de grandeur,
Et tant d’esprits rempli de pureté,
Que cela fait tomber les nues.

Tant de choses que j’ai vues et entendues
Dont je ne me souviens plus.
La triangulation du cœur, de l’âme et de l’esprit,
N’est que transcendance du corps
En vue de la sublimation de l’être,
Cette entité en constant devenir.

Toutefois, de tant avoir tant vu,
Il y a toujours un doute
Qui continument me mine l’esprit :
Serai-je un jour capable de porter le monde
A y croire à un miracle de plus ?
Et à contempler les merveilles de la nature humaine
Une fois de plus ?

Mais j’ai vite compris qu’en fait,
Tout est question de disposition du cœur et de l’esprit.
Que tant les miracles que les merveilles de nos vies,
Il nous revient à nous à bras ouverts de les accueillir.