Poème:Culotté

A Cormorand, le 14 décembre 2017

Culotté, c’est à la fois le petit verre
De mon pépé Jules, blotti dans le placard
De la cuisine, et le garçonnet que j’étais, qui, hiver
Comme été, ne mâchait pas ses mots, précoce vieux briscard.

Le premier, en récipiendaire
De la piquette du grand-père,
Trônait sur la table à heures fixes, repères
De la journée qui s’écoulait lentement, hier.

Le second, rendu à la force des chevilles adulte,
Ouvre encore souvent son large bec,
Même s’il bénéficie d’une retenue, qui résulte
Des ans qui passent, tranchant d’un coup sec.

La vie nous apporte parfois
Des déculottées mémorables,
Dont l’on se souvient assurément longtemps, pendables
Ou éphémères, qui nous rappellent autrefois.

Elles nous ramènent à la réalité,
Enracinée dans le bon sens paysan breveté,
Duquel manque à vue d’oeil l’actuelle société,
Grippée par notre couardise hébétée.

Vite, redonnons du cachet à nos vies,
Porteuses d’espérance et d’avenir
Meilleur, loin des chimères qui vont finir
Au comptoir des objets perdus, ravies.

Celui qui a en lui du répondant,
Ne peut alors se taire
Quand il s’agit de faire
Trébucher l’injustice, sans mordant.

Bien qu’elle ne soit pas toujours
Bonne à dire, la vérité par elle-même rend libre,
Ennoblit nos nuits et nos jours,
Et donne tout son sens à la foi qui irrigue nos fibres…

Https : //youtu. be/nh7sVH5JvgY