Poème:Tombeau De Cassandre (Le)

Prophétesse, tu en avais le don
Que te pourvut le dieu Apollon
Mais ses désirs reçurent négation
Et l’odieux t’imposa malédiction

Ô Cassandre, ô ma douce ô ma belle
Qui voyais à quel point serait cruel
L’avenir pour ceux qui étaient tiens
Condamnée à ces larmes dans tes mains…

Et pourtant tu vis tous les désastres
Du futur, en toi et dans les astres
Et tu pleuras toutes pauvres âmes
Celles de ceux qui meurent par les armes

Cassandre, tu eus voulu l’égarer,
Ce que tu appelais un fatal don,
Plutôt que l’on rie des prédictions
Que tu as tant de fois formulées

Tu suppliais, les genoux contre terre,
À Priam, mauvais roi et mauvais père,
De ne pas faire entrer cheval en Troie
Peine perdue, personne n’y eut foi

Ah, Cassandre ! Cassandre ! Pauvre enfant !
Les guerriers si fourbes, jaillissant
De ce que tu perçus en faux présent,
Noyèrent ta cité de flots de sang

Te réfugiant au temple d’Athéna,
Ce fut sans ménage que l’on souilla
Ton corps, ton âme, ta virginité
Et ce, juste avant d’être emprisonnée

Cassandre elle fut triste ta destinée,
Une vision : voir ta fin arriver,
Agamemnon, ton ravisseur, tué.
Ne voulant mourir, tu vas adjurer

Mais jamais le bandit roi ne te crut
Pensait une ruse, quel tort ce fut !
Clytemnestre vous assassinera
Tu vis, qu’un jour, son fils vous vengera…

Ainsi se termine la triste histoire
De celle que l’on ne voulut croire
Qui connut solitude frustration
Sache que les morts voudraient ton pardon…