Prose:Je N’ai Que L’écriture…

J’ai un stylo à la main quand c’est ma main que je souhaite dans la tienne. Avec l’encre de mon cœur, t’écrire que je suis en vaine.
Je n’écris plus avec cette mélancolie d’hier. Mes textes sont moins sombres, bien plus limpide et plus clairs.
Je sais que je n’atteindrais plus la perfection dans mes poèmes. Avec la nostalgie et sa sœur mélancolie, c’est vrai, les phrases, sous ma plume se succédaient, soudaines.
Mais est-ce encore ce que je recherche ?
Les mots me viennent. Avec la peine, l’amer et la colère ont fini par disparaître. Je ne cours plus à en perdre haleine.
Je me tempére et le virage s’opére. Tu as anéanti ses chaines, dans lesquelles, au fond, je me sentais prisonnière. En les brisant, je me sens plus légère.
Je ne vis pas ma vie à toute vitesse, je la regarde, calme, avec tendresse. Et lorsque je pense à toi, je te confesse, j’ai le ventre qui me tiraille avec cette envie de futures groseilles.
Je suis montée à bord de l’express, où mes filles ont pris place, sereines. On voyage vers un demain modeste, mais dans leurs bras, il y a tant de richesse.
Il y a le passé enterré et un avenir à naître. Et, aujourd’hui est à vivre, sans plus de galères.
A la socièté, à Dieu, je règle mes dettes. Ca me permet de ne plus regarder en arrière. C’est vrai, on vit dans un système dans lequel je ne me sens pas toujours à l’aise. Un peu à part, un peu en retrait, toujours aussi bohème.
Jusque dans mes « Je t’aime ».
J’avoue, j’suis pas non plus à l’aise pour écrire l’amour et pour en décrire les contours.
Mon corps te réclame et le stylo s’enflamme, te dédiant ces quelques vers. Quelque part, je t’attends dans notre chaumière.
Tu sais, l’herbe n’est pas plus verte sous les jambes de la crémière. Et je te propose bien plus, qu’un dernier verre.
Je n’aime que l’or, c’est la couleur de ton cœur, l’argent, on s’en fout, tant qu’il y a du beurre.
Pour le pain dur, j’m’en occupe, je le ferais griller. Mes parents m’ont appris à ne rien gaspiller.
J’ai cette envie de vivre avec toi, vivre cents lendemains dans tes bras.
Ton nom sur mes papiers comme visa solennel, et nos signatures en bas d’une page officiel.
L’amour ne s’instruit pas, on l’apprend sur le tas et moi, j’suis tombée à plat, en plein dedans.
Aujourd’hui, je n’ai que l’écriture pour t’avouer mes sentiments.
Je voudrais que tu sois là pour te les avouer autrement.

Marie-France
(06/07/2013)