Univers de poésie d'un auteur

Prose:La Liseuse

La Prose

La liseuse, assise sur une chaise d’école, conte d’une voix suave et sucrée de belles histoires aux enfants. Le petit groupe de bambins, assis en rond sur le sol, l’écoute attentivement. Ils boivent tous ses mots, happées dans la belle histoire qu’elle leur raconte. Ils boivent ses mots car il n’y a plus rien à boire ni à manger. La Guerre leur a tout pris. Jouets, maisons, amis, parents. Tout le village n’est plus que cendres, mais, il leur reste la liseuse.
Elle n’a pas fui comme certains l’ont fait devant les armes et les hommes avides de violence. Elle n’a pas pleuré devant le peuplé tout entier éliminé pour d’incompréhensibles querelles. La liseuse est restée, racontant des contes d’espoir et de vie aux enfants, seuls survivants.
Et ils boivent tous ses mots, captivés par sa voix qui apaise les pleurs des petites et les peurs des plus grands. Assis en rond, autour de la bonne liseuse, les enfants sourient. Ils sourient malgré l’odeur de chair brûlée et de sang.
Le doigt de la liseuse glisse le long des lignes en même temps que les mots sortent de sa bouche. Mais il n’y a plus d’enfants à présent. Les mots n’ont pas sufi à assouvir leur faim et leur soif. Ils sont morts dans le silence.

La liseuse lit et lit à voix haute des histoires des temps anciens. De rois et de princesses, de lions et de génies. Elle n’est plus dans son village, des hommes l’ont trouvé, dans un autre village ils l’ont emmenée pour qu’elle soit écoutée par d’autres gens. Ils s’arrêtent aussitôt que sa voix ils écoutent, tant elle est douce et sucrée.
Son doigt glisse le long des lignes et sa voix file au même rythme. Ses histoires apportent joie et sérénité, on aime entendre ses belles histoires. Hommes et femmes s’assoient et boivent ses paroles. Ils boivent ses paroles dans un long silence.
Mais il n’y a plus d’hommes ni de femmes à présent. Un terrible fléau les a touché pendant une dure nuit de silence. Un vent morbide les a emportés.

La liseuse continue de lire et elle lit à voix haute, son doigt toujours glisse et sa voix le suit.
D’autres hommes et d’autres femmes viennent et s’arrêtent à l’ouïr sa voix. On l’emmène dans un autre village. Les enfants accourent pour écouter ses contes. Tous autour d’elle, assis, ils boivent ses paroles.
On lui demande d’en conter un plutôt qu’un autre, la liseuse lit encore et encore pour satisfaire les petits. On entend les enfants rire et on sent la joie qui les envahit. Parents et enfants autour de la liseuse sont réunis.
Mais bientôt leurs rires s’effacent et laissent place aux cris, la Guerre ici aussi fait rage et les abandonne dans l’oubli. Le silence les remplace.

Son doigt file toujours, le long des lignes et sa voix suave les lit.
Bientôt les hommes de guerre à l’ouïr sa voix s’arrêtent aussi. Ils l’embraquent et l’emmènent dans un autre pays. De là, elle continue ses histoires, son grand livre sur les genoux. Son doigt qui suit les lignes et sa voix qui les lit. La liseuse a une si belle voix, dit-on, tout le monde s’arrête pour l’écouter. On boit ses mots comme si c’était du petit lait. La liseuse conte de belles histoires aux enfants qui passent et aux soldats qui la retiennent. Ils aiment tous l’entendre et sa voix les entraîne.
Mais les enfants ne viennent plus écouter ses histoires car ils sont partis. Ils ont fui la Guerre. Et les soldats qui la retenaient ne peuvent plus écouter sa voix sucrée, car la Guerre les a tués eux aussi.

La liseuse continue de lire et à voix haute. Son doigt continue sa route sur ses lignes et sa voix toujours le suit.
Parce que la liseuse n’a pas vu les soldats mourir, ni les habitants des villages précédents.
Elle ne voit pas leurs visages horrifiés et leurs corps de balles percés. Entourée par tout un massacre qu’elle ne peut voir, la liseuse lit et lit à voix haute clignant de ses yeux aveugles, pleurant pour ce qu’elle ne peut voir mais qu’elle sent être là.
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Poeme de Lizzie Bones

Poète Lizzie Bones

Lizzie Bones a publié sur le site 51 écrits. Lizzie Bones est membre du site depuis l'année 2006.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : La Liseusela lizøzə, asizə syʁ ynə ʃεzə dekɔlə, kɔ̃tə dynə vwa sɥavə e sykʁe də bεlləz- istwaʁəz- oz- ɑ̃fɑ̃. lə pəti ɡʁupə də bɑ̃bɛ̃, asiz- ɑ̃ ʁɔ̃ syʁ lə sɔl, lekutə atɑ̃tivəmɑ̃. il bwave tus sε mo, ape dɑ̃ la bεllə istwaʁə kεllə lœʁ ʁakɔ̃tə. il bwave sε mo kaʁ il ni a plys ʁjɛ̃ a bwaʁə ni a mɑ̃ʒe. la ɡeʁə lœʁ a tu pʁi. ʒuε, mεzɔ̃, ami, paʁɑ̃. tu lə vilaʒə nε plys kə sɑ̃dʁə, mε, il lœʁ ʁεstə la lizøzə.
εllə na pa fɥi kɔmə sεʁtɛ̃ lɔ̃ fε dəvɑ̃ lεz- aʁməz- e lεz- ɔməz- avidə də vjɔlɑ̃sə. εllə na pa pləʁe dəvɑ̃ lə pəple tut- ɑ̃tje elimine puʁ dɛ̃kɔ̃pʁeɑ̃siblə kəʁεllə. la lizøzə ε ʁεste, ʁakɔ̃tɑ̃ dε kɔ̃tə dεspwaʁ e də vi oz- ɑ̃fɑ̃, səl syʁvivɑ̃.
e il bwave tus sε mo, kaptive paʁ sa vwa ki apεzə lε plœʁ dε pətitəz- e lε pœʁ dε plys ɡʁɑ̃. asiz- ɑ̃ ʁɔ̃, otuʁ də la bɔnə lizøzə, lεz- ɑ̃fɑ̃ suʁje. il suʁje malɡʁe lɔdœʁ də ʃεʁ bʁyle e də sɑ̃.
lə dwa də la lizøzə ɡlisə lə lɔ̃ dε liɲəz- ɑ̃ mεmə tɑ̃ kə lε mo sɔʁte də sa buʃə. mεz- il ni a plys dɑ̃fɑ̃z- a pʁezɑ̃. lε mo nɔ̃ pa syfi a asuviʁ lœʁ fɛ̃ e lœʁ swaf. il sɔ̃ mɔʁ dɑ̃ lə silɑ̃sə.

la lizøzə li e li a vwa-otə dεz- istwaʁə dε tɑ̃z- ɑ̃sjɛ̃. də ʁwaz- e də pʁɛ̃sesə, də ljɔ̃z- e də ʒeni. εllə nε plys dɑ̃ sɔ̃ vilaʒə, dεz- ɔmə lɔ̃ tʁuve, dɑ̃z- œ̃n- otʁə vilaʒə il lɔ̃ aməne puʁ kεllə swa ekute paʁ dotʁə- ʒɑ̃. il saʁεte osito kə sa vwa ilz- ekute, tɑ̃ εllə ε dusə e sykʁe.
sɔ̃ dwa ɡlisə lə lɔ̃ dε liɲəz- e sa vwa filə o mεmə ʁitmə. sεz- istwaʁəz- apɔʁte ʒwa e seʁenite, ɔ̃n- εmə ɑ̃tɑ̃dʁə sε bεlləz- istwaʁə. ɔməz- e famə saswae e bwave sε paʁɔlə. il bwave sε paʁɔlə dɑ̃z- œ̃ lɔ̃ silɑ̃sə.
mεz- il ni a plys dɔmə ni də faməz- a pʁezɑ̃. œ̃ teʁiblə fleo lεz- a tuʃe pɑ̃dɑ̃ ynə dyʁə nɥi də silɑ̃sə. œ̃ vɑ̃ mɔʁbidə lεz- a ɑ̃pɔʁte.

la lizøzə kɔ̃tinɥ də liʁə e εllə li a vwa-otə, sɔ̃ dwa tuʒuʁ ɡlisə e sa vwa lə sɥi.
dotʁə- ɔməz- e dotʁə- famə vjεne e saʁεte a luiʁ sa vwa. ɔ̃ lɑ̃mεnə dɑ̃z- œ̃n- otʁə vilaʒə. lεz- ɑ̃fɑ̃z- akuʁe puʁ ekute sε kɔ̃tə. tusz- otuʁ dεllə, asi, il bwave sε paʁɔlə.
ɔ̃ lɥi dəmɑ̃də dɑ̃ kɔ̃te œ̃ plyto kœ̃n- otʁə, la lizøzə li ɑ̃kɔʁə e ɑ̃kɔʁə puʁ satisfεʁə lε pəti. ɔ̃n- ɑ̃tɑ̃ lεz- ɑ̃fɑ̃ ʁiʁə e ɔ̃ sɑ̃ la ʒwa ki lεz- ɑ̃vai. paʁɑ̃z- e ɑ̃fɑ̃z- otuʁ də la lizøzə sɔ̃ ʁeyni.
mε bjɛ̃to lœʁ ʁiʁə sefase e lεse plasə o kʁi, la ɡeʁə isi osi fε ʁaʒə e lεz- abɑ̃dɔnə dɑ̃ lubli. lə silɑ̃sə lε ʁɑ̃plasə.

sɔ̃ dwa filə tuʒuʁ, lə lɔ̃ dε liɲəz- e sa vwa sɥavə lε li.
bjɛ̃to lεz- ɔmə də ɡeʁə a luiʁ sa vwa saʁεte osi. il lɑ̃bʁake e lɑ̃mεne dɑ̃z- œ̃n- otʁə pεi. də la, εllə kɔ̃tinɥ sεz- istwaʁə, sɔ̃ ɡʁɑ̃ livʁə syʁ lε ʒənu. sɔ̃ dwa ki sɥi lε liɲəz- e sa vwa ki lε li. la lizøzə a ynə si bεllə vwa, di tɔ̃, tu lə mɔ̃də saʁεtə puʁ lekute. ɔ̃ bwa sε mo kɔmə si setε dy pəti lε. la lizøzə kɔ̃tə də bεlləz- istwaʁəz- oz- ɑ̃fɑ̃ ki pase e o sɔlda ki la ʁətjεne. ilz- εme tus lɑ̃tɑ̃dʁə e sa vwa lεz- ɑ̃tʁεnə.
mε lεz- ɑ̃fɑ̃ nə vjεne plysz- ekute sεz- istwaʁə kaʁ il sɔ̃ paʁti. ilz- ɔ̃ fɥi la ɡeʁə. e lε sɔlda ki la ʁətənε nə pəve plysz- ekute sa vwa sykʁe, kaʁ la ɡeʁə lεz- a tyez- øz- osi.

la lizøzə kɔ̃tinɥ də liʁə e a vwa-otə. sɔ̃ dwa kɔ̃tinɥ sa ʁutə syʁ sε liɲəz- e sa vwa tuʒuʁ lə sɥi.
paʁsə kə la lizøzə na pa vy lε sɔlda muʁiʁ, ni lεz- abitɑ̃ dε vilaʒə pʁesedɑ̃.
εllə nə vwa pa lœʁ vizaʒəz- ɔʁifjez- e lœʁ kɔʁ də balə pεʁse. ɑ̃tuʁe paʁ tut- œ̃ masakʁə kεllə nə pø vwaʁ, la lizøzə li e li a vwa-otə kliɲɑ̃ də sεz- iøz- avøɡlə, pləʁɑ̃ puʁ sə kεllə nə pø vwaʁ mε kεllə sɑ̃ εtʁə la.

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Commentaire Sur La Poesie

Auteur de Poésie
12/07/2007 01:20Fadièse

j’ais beaucoup aimé. merci 🌹
.....zou......

Prose Misère
Du 10/07/2007 16:55

L'écrit contient 745 mots qui sont répartis dans 5 strophes.