Poème:Le Manoir (Suite 1)

Surprise, époustouflée, Iris resta bouche bée.
De longues minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne réagisse.
Comment pouvait-il y avoir un passage secret ?
Alors que le plan remis par l’Agent Immobilier ne laissait apparaître
Rien d’exceptionnel ?
Décidément sa vie n’était jamais un long fleuve tranquille.
La quarantaine passée, Célibataire, rousse, 1m 68, les yeux marrons,
Iris après bien des déboires avait repris le cours de sa vie.
Impétueuse, intrépide, comme son héroïne de jeunesse Alice Roy de Caroline Quine, elle n’en loupait jamais une. Elle se retrouvait dans des situations Burlesques Ou uluburlesques.
Dans quel guêpier allait-elle encore s’engouffrer ?
Elle s’approcha lentement, à pas feutrés de l’ouverture de la cloison. Jeta un coup d’œil rapide.
Alors qu’elle se glissait dans la fente de l’ouverture, quelque chose de glacial
L’a frôla. Ce qui eut pour effet de la rebuter.
Instinctivement elle repoussa la cloison qui se referma
Ne pas prendre de risques cette fois. C’était la raison qui parlait
De plus elle n’avait pas emporté de lampe de poche.
Ce qu’elle avait pu entrevoir rapidement : c’était un escalier de pierre.
Une odeur étrange, nauséabonde lui était arrivé aux narines, malgré son parfum qui l’enveloppait de douces senteurs.
Que pouvait-il y avoir là, qui sentait aussi désagréable ?

Elle dirigea ses pas vers l’escalier central qui donnait accès à l’étage.
Mais l’électricité ne fonctionnait pas.
Plutôt que de mettre en péril sa propre existence, elle préféra redescendre les quelques marches. Et remis la visite au lendemain.
Dans l’instant, elle décida de téléphoner au menuisier, qui prendrait les mesures des ouvertures, et établirait un devis.
Puis, d’appeler le ramoneur : pour éliminer la suie ou les nids de guêpes, toujours possibles, après une si longue absence d’utilisation.
De retour chez elle, elle s’installa à son ordinateur. Comme toutes les femmes de sa génération, Iris adorait passer son temps sur Internet : le nouvel outil de communication.
Elle était assoiffée de connaissance en tout genre, faisant partie de la classe moyenne, divorcée depuis pas mal d’années.
Elle avait décidé de ne plus se prendre la tête avec des rendez-vous qui ne donnaient rien de concret.
Elle tapa sur le clavier le nom de son manoir, puis les renseignements
Sur le nom de la commune, mais rien ne ressortait.
Elle si bavarde d’habitude, se rendit compte qu’elle n’avait pas posé
Toutes les questions nécessaires. Son coup de foudre pour ce manoir
Lui avait fait omettre tous les détails importants d’un tel achat.
Elle décida alors de prendre rendez-vous avec l’agent immobilier
Pour en apprendre davantage. Celui-ci n’était pas disponible ; étant en congés, elle remit le rendez-vous à une date ultérieure.
Il était dix neuf heures elle décida de s’installer dans le salon, sur le vieux canapé qui grinçait, ; se prenant une rapide collation devant le poste de télévision. Puis s’endormit en rêvant au manoir.
Après une bonne nuit de sommeil, une douche bien tonifiante, elle se rendit dans un magasin spécialisé en jardinage, et se fit livrer une bonne tondeuse auto-tractée pour le lendemain, vu la surface imposante de l’environnement du manoir.
Le printemps venait de faire éclore les premiers bourgeons.
Dans l’herbe verte : crocus, primevères, pointaient le bout de leur nez.
Nous étions le 15 février et malgré la saison, le soleil commençait à réchauffer l’atmosphère.
La tondeuse lui fut livrée l’après-midi et Iris entreprit de commencer l’entretien extérieur.
Passant la tondeuse dans le parc de la propriété, il en avait tellement besoin, cela redonnerait un meilleur effet à l’ensemble, elle avait l’impression en jetant un regard vers les fenêtres de l’étage, que quelqu’un l’observait par le volet qui avait perdu la moitié de l’ouverture.
Était-ce le fruit de son imagination ?
Elle mit plus d’une journée pour venir à bout de la pelouse. Il restait les parterres à s’occuper, et la taille des rosiers. Mais il fallait en laisser.
Il y aurait d’autres belles journées, Il y avait tant à faire et Paris ne s’était pas fait en un jour.

Bonne lecture. IRIS 1950