Poème:Le Jour Nouveau

Il vint un jour accouché de la Terre comme naîtrait un enfant.
Je me souviens du premier souffle et l’aveu de la peur,
Pâleur dominant déjà chaque recoin de l’espace,
Une peur immense devant l’immensité du monde.
Je me souviens cette porte entrebaillée devant
Ce qui semblait déjà, doux enfant du Jour nouveau
L’espoir vertigineux de ce que pourrait être la vie.
Et il y eut un mouvement qui chassa cette peur
Il y eut un regard assoiffé à en épuiser la lumière
L’aveu que tout pourrait être vivant, peut être…
Le soleil avait cet écho pourpre à faire trembler les cœurs,
Les cœurs ce battement brut à faire trembler le monde.
Ce jour là était un cri que l’on entendra plus
Mais qui résonne encore, vieille nostalgie de poète…
Je me souviens de tout les éclats, de touts les fracas,
Aucun jamais n’avait eu l’audace de cette violence.
Je me souviens qu’ils ont tenté de comprendre
L’avènement d’un nouvel ordre comme l’ébauche d’un sourire aimé
Dont personne n’avait put prévoir l’existence.
Là haut l’hémisphère même s’est prêté au jeu.
Une grande part d’amour s’est lié à la haine universelle
J’ai vu naître des caresses, des baisers brûlants
De briquet tout prés d’un corps exposé à l’essence,
J’ai vu naître un jour blême de révolutionnaires
Désireux, maladifs, de vivre de vivre de vivre.
Tous avaient l’assurance d’appartenir au cercle privilégié des hommes heureux, vivant,
Et pourtant, ce jour là, ils n’avaient que ton nom.