Poème:Gaminerie

Drôle de Pinocchio,
Qui ment,
À toutes les Cendrillons,
Des bois dormants.

Impatiente marionnette,
Brulée au feu de la passion,
Course contre le chronomètre,
Au décompte des fées.

Caillou de Petit Poucet,
Qu’on catapulte,
Loin de son lit douillet,
Jusqu’au creux du tumulte.

La fatalité je réfute,
Je ne veux pas être un adulte,
Moi, je veux rester un enfant,
Au pays de Peter Pan.

Je veux voler toutes les nuits,
Du marchand de sable,
Pour rester bien loin de ces ennuis,
Qui vous accablent.

Dévorer tout cru,
Par cet ogre abominable,
Tous mes songes ont disparu,
De mon cartable.

De beaux princes charmants,
Devenus grand loup méchant,
Ont montré les dents,
À de jolies agnelles,
Pour cause de légendes infidèles.

Et voilà ma candeur qui s’arrache,
Pour un simple baiser volé,
Sous ton ombrelle,
S’envole avec lui, la saveur de mes gouters,
Bol de lait chaud et tartines de miel.

Voilà mon enfance qui joue à cachecache,
Mon innocence qui se fait la belle,
Je donnerais tout l’or,
De mes chasses au trésor imaginaires,
Pour retrouver les jours de balançoire,
Ou je planais la tête légère,
Dans un ciel bien moins noir.

À l’usure des années qui avancent,
Je crains bien d’autres Pères Fouettards,
À mes yeux, à chaque anniversaire,
S’imposent d’autres lumières,
Et un peu moins de clémence,
Mon impertinence s’est draper de soir,
Nul n’a jamais guéri de cette offense.