Prose:Eros Ou Amour ?

I – Mendiant d’amour

Des rétines pépient leur mangeaille !
Que femmes s’offusquent en nus posés
Que leurs silhouettes décalquées
De chairs d’azur brimées et pures
Laissent entrevoir l’empreinte osée…

Les pupilles mendient des offrandes !
A faire au soir, dans la lenteur
Et à ourler de serpentantes
Vapeurs d’un ciboire clair ou d’un immonde
Autel à jolies fleurs.

Les mirettes appellent à la transe !
On la ressent dans des désordres
Et l’effusion des corps choyés
Choyés de pieux, fougueux baisers,
On ne voit que toi, Tess pourtant…

Les yeux veulent des superbes !
Et des carènes, corps magnifiés
Au timbre fort, au nez musqué
Dans le rapprochement des corps
Et les envies des simples accords.

Les regards parlent de fards !
Foncés sur des cils de méfaits
Qu’on touche d’un geste mal-assuré
Pour se rapprocher de l’élue
Courtisée comme une Vénus.

Les paupières veulent leur part
Des fastueux regards de biches !
Lovés au creux de petites niches
Curieuses du monde animal
Et allumeuses de la flamme…

II – les illusions nocturnes

Ah… Allégresse qui m’agresse
Dans des râles longs, faits de tendresse
Pudibond, dans mes basses-messes, je
Prie pour une explosion de bonheur,
Point de torpeur…

Nos furibondes ont leurs Hadès ; Moi !
Et puis en tout menues, en laisse,
Se laissant guider par l’ennui
Ou le bout du nez mignon qui rit
Vers des déluges de hardiesse…

Ah… les pudibondes ont de l’adresse.
Dans des émois érotiques, graves
Des frissons de calicot agaves
J’aurais volé leurs nuits de bougresses.
Comme un Soutine au teint hâve.

Les héroïnes ont les corps chenus
Des chairs fermes sur des os frêles
Retenues de fines parures de peau mates
Les héroïnes sont de corps, matures et plates.
On les soulève avec précaution.

Et souvent quand leurs mirettes
Rencontrent les miennes bien replètes
Je m’adonne à la passion
De la contemplation sans gêne
Comme un Hercule son mirmillon
Un Baudelaire à son affreuse juive…

Telle qu’il se plaisait à la décrire.
Je nage dans les remous sauvages
Des tresses noires et des orages
A câliner le doux espoir
De te voir, Tess dans les fumées
D’un ectoplasme face au miroir,
Le miroir d’une âme enivrée.

Je délierai tes cheveux longs
D’un geste sûr et puis d’aplomb
Embrasserait ce cou renversé
Cette nuque lasse et assagie,
D’un baiser sur ta bouche lascive
Tu béniras ce jour de native.

III – on n’aime jamais rien qu’une élue

Oh ! Tess au regard d’ange !
Tes prunelles brûlent les miennes
Et si je ne deviens aveugle, étrange…
C’est qu’elles agissent en obsidiennes,
M’obsédant, me possédant ; elles me démangent
En un mot, Tess, je t’aime !