Poème:La Peinture, Ma Vie

Tout petit, il y a longtemps déjà,
Partout et sur tout je crayonnais,
Barbouillant sans complexe ma foi,
Les feuilles blanches que le maître me donnaient.
Je revois cet homme étonné, gentil,
Levant un oeil vers moi… amusé,
Devant tous les graffitis,
Remplissant les pages de mes cahiers.
Dans mes souvenirs, biens gardés,
J’ai toujours dessiné, épinglé,
Sur les murs de ma chambre au papier fatigué,
Des paysages, des stars de télé.
Puis un soir après le boulot,
Pour ne pas rester profane,
Approfondir cet art, l’avoir dans la peau,
J’apprenais les lignes, les surfaces planes.
Puis le fusain, le pastel, la sanguine,
Les courbes, les creux, la matière.
Le nu, la pureté des lignes,
Les jeux de l’ombre et de la lumière.
Un jour j’ai touché à la peinture à l’huile.
J’ai aimé sa consistance, son odeur,
Ses possibilités offertes, ses mélanges subtils,
Mes réussites et même mes erreurs.
J’aime le mauve dans un ciel de feu,
Les tâches d’argent dans l’océan c’est beau.
Le vent sur l’océan capricieux,
Le rouge à perte de vue d’un champ de coquelicots.

Mélange de verts sur la toile,
Le jour, la nuit le soleil, la pluie
La brume, le mouvement des arbres,
La lune pâle qui luit.

Petit à petit par petites touches fébriles,
Naît d’une toile blanche
Aux ordres d’un pinceau docile
Un paysage quI rit.