Poème:L’impoésie Poétique

Je me dis que la poésie n’existe pas plusse qu’elle n’existe pas dans la réalité, et
Qu’elle n’existe pas, sauf quand on y pense, donc sauf quand on y réfléchit
Au fond poésie = cerveau
Mais
Il y a aussi la volonté de dieu
Le cerveau de dieu
Qui est la seule poésie à laquelle l’homme ne peut penser qu’en tant que lui-même
Je me dis que la poésie n’existe pas plusse qu’elle n’existe pas dans la réalité, et
Qu’elle n’existe pas, sauf quand on y pense, donc sauf quand on y réfléchit
…
Au fond réalité = impoésie poétique
Puisque la réalité vient de dieu
Et que dieu est apolitiquement poétique
Mais
Il y a aussi la réalité des hommes
La poésie des hommes
Qui, outre le fait d’homme,
Est la seule réalité à laquelle l’homme ne peut penser qu’en singeant dieu et ce à quoi il touche, c’est à dire à tout
La seule réalité à laquelle l’homme participe en tant qu’homme pour l’homme
L’homme est amour, car l’homme sans l’homme n’existe pas
L’homme est poésie, car l’amour pour l’amour n’existe pas
Tiens je vais continuer
…
« Le ciel est bleu aujourd’hui »
« Non il est turquoise »
« Je dirais plutôt un turquoise pâle »
« Oui le ciel est bleu pâle on dirait »
« Enfin bleu ciel quoi »
Et finalement à la fin, c’est l’évidence même… à la fin cependant ! néanmoins que cette conversation a commencé et fini aussitôt ensuite
N’est-ce pas le but de toute conversation ? ne pas converser, ne pas convertir, donc converser sans faire la conversion d’individu à individu, sans demander même ce que tel mot lui évoque, non pas dans la conversation, mais ce que ce même mot aurait pu lui éviter de commettre pendant
Car s’il vient une conversation, de surcroît une idée dans la conversation, partagée ou pas, c’est qu’il y avait une problématique entre les individus dès le départ
(Je suis mais je ne suis pas)
« Bonjour ! »
(Qu’attendez-vous de moi ? )
« Ca va ? »
(Il faut en attendre)
« Oui, et toi ? »
(Je n’attends rien)
« Ca va moyennement »
(Il ne demande rien)
« Qu’est ce qui ne va pas ? »
(Je ne réponds rien)
« Ma femme est partie »
(Il n’existe pas)
« Pourquoi ? »
(Je suis et je ne suis rien)
« Pour un autre homme »
(Il n’est rien mais il est)
« Ah, je suis désolé »
Ici comme souvent l’absurde est de mise, car à quoi bon parler de sa femme qui est partie, alors que foncièrement l’autre en aura toujours rien à foutre, ou se donnera l’illusion d’être concerné, par faiblesse affective, (par lâcheté de l’autre à ne pas parler de soi, par ego potentiel blessé (=> par l’ « infériorisation » de l’un qui « connaît et a connu », qui a eu une femme, et qui connaît maintenant le fait de ne plus en avoir (effet d’impressionnement) , par intimidation inconsciente) , le tout débouchant sur l’hypocrisie de l’autre, déguisée en intéressement. Pour peu que l’autre refoule tout ça et que, pour auto-justifier à lui-même, par compensation et culpabilité, cette omission inconsciente, il se prenne pour un petit humaniste en herbe… il n’y aurait qu’un pas.
Voilà souvent ce qui motive les gens à se faire la conversation : une hypocrisie, un faire-semblant
Et en vérité conservation est davantage correct que conversation
Préservation de son instinct potentiel à se prémunir, à se protéger, en faisant une diversion pitoyable, qui ne peut pas être une diversion, car une conversation n’est jamais que rien… et tout
En ce sens que si les conversations sont composées de multiples diversions de soi-même ; un « moi » se fuyant, donc ayant besoin de sauter du coq à l’âne, par stratégie inconsciente, ou consciente, cherchant à échapper au déboussolement, il est donc logique qu’une diversion de plusse n’a que peu d’importance… ou proue, (que diriez-vous à propos du versement de quelques gouttes d’eau déminéralisée, dans 25 litres d’eau saumâtre ? )
… Tout… et rien…
Le rien console, rassure, à la seule condition qu’il soit quelque chose
Légitimité
Le jour où les hommes s’éveilleront, ils comprendront qu’il fallait rester couché
Ou alors, donnez, donnez moi et Dieu vous le rendra ?
Malheureux ! la seule fois ou Dieu semble me redonner, c’est quand je fais une partie de squatch !
Bienheureux sont ceux qui peuvent se coucher sur leur vérité, malheureux sont ceux qui essayent de secouer le drap alors qu’ils y sont encore allongés… et il y a du vent dehors, le corps serait alors une machine mal articulée, s’il fallait secouer les draps, avec nous encore allongés dedans, les draps nous échapperaient, et il ne resterait plus que nous, toujours debout pour rien, pas plusse que nous étions allongés pour quelque chose… ou alors, semble-t-il, nous choiriions misérablement sur le trottoir, avec quelques membres cassés, nous imaginant alors que cela serait le début d’une nouvelle vie, tant la gravité physiologique de nos membres rompus nous échapperait, et tant nous seriions ravis d’être sorti, enfin ! du lit infâme, bercés par l’illusion du changement, l’exotisme hospitalier, le merveilleux des substances anesthésiantes, l’ivresse de la morphine, et la magie de la léthargie.
…

Le vent se tasse… terre (air ? )
Le magma éclate… eau (terre ? )
La rivière s’élève… air (eau ? )
La terre se démêle… feu (air ? )
Et si autour de cela il émergeait des certitudes, ce qui est le cas ; au nom de quoi le vent se tasserait, le magma éclaterait, la rivière s’élèverait et la terre se démêlerait ?
Au fond on ne sait pas
Mais ce que nous savons c’est que cela est ; cela aime cela, cela se repousse, cela hait, cela s’attire, donc cela est amour
Il faut voir l’image de deux tournoiements, de deux tourbillons, l’un à côté de l’autre ; comme un 8 couché…
Il y a deux mouvements, mais le 8 a un point de jonction en son centre, comme le point de jonction du X
C’est souvent ce point de jonction qu’on pourrait appeler « certitude » ; mais de quel droit ?
Parce que le point marque quelque chose ? parce que littéralement le point confirme l’affirmation ?
Et la majuscule alors ?
Le point est-il plus certain que le reste ? La jonction est-elle plusse réaliste et concluante que ce qui la permet ?
Au nom de quoi ? Parce que ça nous rassure ?
Ce serait absurde…
Le fait est que l’homme ne peut pas s’envisager autrement que comme un tout. Il est un tout, certes, mais dans le moment présent il est toujours un tout plusse quelque chose.
Ou quelque chose plusse un tout
Un point plusse une majuscule
Une majuscule plusse un futur point
Un 8 couché
Un infini défini
Mais l’homme en général refuse cette hypothèse, et il se définit, par une quelconque mauvaise foi, par ceci : &
Or ceci : & veut dire cela : et…
Comment l’homme pourrait-il échapper à sa condition, alors que sa condition est par définition l’amour ? (cela est ; cela aime cela, cela se repousse, cela hait, cela s’attire, donc cela est amour) (==> les deux mouvements circulaires des deux tournoiements, l’un à côté de l’autre, avec point de jonction ==> le 8 couché)
En un sens le & est déjà contenu dans le 8 couché, mais l’homme veut plusse, car l’homme n’est pas un homme : il a appris à être un dieu.
L’homme se constitue donc en se fuyant, par nature, c’est pourquoi il est &
Là il faut comprendre la symbolique de la différence entre le 8 couché (l’infini) , et le signe « et » : &, couché également (c’est à dire qu’à la fin, le mouvement du & couché, se rompt, pour commettre une élévation, pour chercher une ascension, afin de ne plus être soucieux de sa nature profonde, à laquelle il préfère, semble-t-il, l’ambition, le progrès, l’orgueil, les hauteurs spirituelles etc. )
Et sans cesse le mouvement du & se répète ; inaugurant un 8 couché, mais devenant &, puis à nouveau un 8 couché, puis &, etc…