Texte:Mourir

D’abord sentir mon corps s’affaiblir,
ensuite mes forces me quitter.
Pourtant, encore me souvenir des beaux jours
quand je vivais d’amour.
Allongé dans un grand champ de blé,
mourir en plein été.
Voir un ciel bleu rempli de corbeaux,
puis qui devient vermeil,
au coucher du soleil.
Puis tout est devenu très noir.
Je progresse dans un grand tunnel
au bout duquel
est une fabuleuse lumière.
Quand j’en sors,
j’ai très mal aux yeux, d’abord.
Puis j’aperçois au loin un gigantesque vieux
avec une grande barbe,
assis sur un grand trône,
entouré de jeunes hommes
portant des ailes à leurs épaules.
Le vieux est très gentil
il m’adresse un beau sourire.
Mais vient alors un autre vieux,
ayant l’air, lui, plutôt sérieux.
Il est aussi barbu.
Il se met à me poser des questions :
« pourquoi trompais-tu ta femme ? » ;
« quel mal te firent ces gens que tu assassinas ? ».
Je savais que je devais répondre avec sincérité,
car ce vieux du Paradis détenait les clés.
C’est ce que je fis.
Le vieux un moment réfléchit,
puis il appela deux géants ailés,
qui soudain me prirent
et s’envolèrent,
me transportant très loin, dans une galaxie.
Ils me déposèrent
et me dirent :
« voici la décision de Saint Pierre :
tu vas demeurer mille ans en Purgatoire,
car t’amender il va falloir,
et expier tous les péchés
que tu commis sur terre. »
Alors je leur répondis :
« Dites bien merci
à Saint Pierre ».