Poème:Maladie

MALADIE
Maladie
Maladie
Je suis seul dans mon lit
Je suis seul et me dit
Que l’apaisement me fuit
Que l’apaisement me rit
A la face, que la douleur régit,
A la face, que le Malheur poursuit.
J’ai mal de savoir que ma vie
J’ai mal de savoir qu’elle fini
M’éjectant de son nid
M’éjectant, ravie
De me vendre mort et réduit
De me vendre mort au Paradis.
Maladie
Maladie
Je souffre dans mon lit
Et hurle dans mon lit
C’est un pus qui s’écoule et me dit
Foutu, foutu, foutu, que c’est foutu et me dit
Que je meurs. Et pourtant moi je fuis
Dans mes rêves de bonheur je fuis
Et avec ma vie je ris
Et de ma mort je ris
Mais je retourne dans ce monde où ma douleur régit
Et revient dans ce lit où ma douleur régit
Mon emprisonnement que le Malheur poursuit.
Ma sangsue qu’est le Malheur poursuit
Et pourrit jusqu’à l’esquisse de ma vie
Et maudit jusqu’à la volonté de vie
De sortir de ce cycle infernal qui me fini,
Cette mort qui me cherche et fini
Le travail commencé par le mal en mon nid,
Cet acide, vampirique traître me rongeant en son nid
Et moi immobile, le cauchemar ravi
De me sucer la moelle ravie
Par un rat qui vit cette nuit et réduit
Mon courage à néant, et réduit
A l’Enfer ce Paradis
Qu’est le monde, lit de leur Paradis.
Maladie
Maladie
C’est la nuit
C’est minuit
Les étoilent rient
Et la lune sourit
Alors que moi dans mon lit
Je hurle et je vis
La douleur et l’horreur de ma vie
Que je souffre ! La terreur me scie
En deux parties.
Et j’en suis fort marri
Que le médecin me dit
Tout cela le salit,
Tout ce sang qui surgit
De mes plaies, mon corps qui de partout fuit.
Ca gicle et je râle, j’ai mal et je crie
Pourquoi moi ? Et je médis
De ma vie
De cette torture qui me lie
Et m’empêche de sortir de ce lit
Je me débats contre un invisible ennemi
Me rabats sur d’invisibles amis
Que je crée moi, pour ma compagnie
Car je n’ai rien ni personne, je suis gris
Et les gens mon acide fuient
Et leurs présences aigries
Font de mon corps raidi
L’objet de toutes les Erinyes
J’ai mal, brûlé par des orties
Infernales, dans l’athanor cuit.
Dans ma chambre règne l’eurythmie
Du bonheur de souffrir pour une science grandie
Et moi telle une Furie
Me bats, serti
D’une vie,
Feu on ne peut plus réduit.
Mes bras éclatent et rient,
Arrachant leurs croûtes tandis
Que mon ventre s’évide de son pus avili
Que mon cœur explose et puis sourit.
Ca y est c’est fini,
Je ne suis plus meurtri
Et mon âme enchantée se transforme en bougie
Brûlant pour l’éternité dans un nid,
Sage aurore de mon ciel adouci
Zéphyr de mon crépuscule affaibli
Mais heureux car je sors de mon lit
Délivré par la Mort mon amie
Attirée par le sort de ma vie
Maladive
Et hâtive.