Texte:Chroniques D’un Chaos Bien Ordonné
Le Texte
Où les lampadaires clignotent comme des gyrophares,
Et les murs tagués racontent mieux l’histoire
Que les manuels scolaires.
Ici, on naît avec un casier en berceau,
Et les rêves ont des barbelés autour du cœur.
Les balles sifflent plus souvent que les oiseaux,
Et les sirènes chantent faux, mais fort.
Les élus viennent en hélicoptère,
Parlent de « vivre-ensemble » entre deux flashs,
Puis repartent, soulagés,
D’avoir serré des mains sans se salir les manches.
Les médias adorent :
« Violence urbaine », « zone de non-droit »,
Ça vend mieux qu’un poème ou qu’un pardon.
Ils zooment sur les flammes,
Mais floutent les visages.
Les jeunes ?
Des caricatures en baskets,
Qu’on accuse de tout sauf d’exister.
On leur offre des slogans,
Jamais de solutions.
Et pourtant… . .
Sous les capuches, il y a des cœurs qui battent,
Des mères qui prient,
Des enfants qui rêvent d’un ailleurs
Où l’on ne confond pas colère et identité.
Mais le système préfère les statistiques,
Les chiffres froids, les discours tièdes.
Il repeint les murs,
Sans jamais ouvrir les portes.

Écrivain Oiseau-Lyre
Oiseau-Lyre a publié sur le site 58 écrits. Oiseau-Lyre est membre du site depuis l'année 2025.Lire le profil de l'auteur poète Oiseau-LyreSyllabation De L'Écrit
Phonétique : Chroniques D’un Chaos Bien Ordonné
bjɛ̃vənɥ a betɔ̃ syʁ ʁaʒə,u lε lɑ̃padεʁə kliɲɔte kɔmə dε ʒiʁɔfaʁə,
e lε myʁ taɡe ʁakɔ̃te mjø listwaʁə
kə lε manɥεl skɔlεʁə.
isi, ɔ̃ nε avεk œ̃ kazje ɑ̃ bεʁso,
e lε ʁεvəz- ɔ̃ dε baʁbəlez- otuʁ dy kœʁ.
lε balə sifle plys suvɑ̃ kə lεz- wazo,
e lε siʁεnə ʃɑ̃te fo, mε fɔʁ.
lεz- elys vjεne ɑ̃n- elikɔptεʁə,
paʁle də « vivʁə ɑ̃sɑ̃blə » ɑ̃tʁə dø flaʃ,
pɥi ʁəpaʁte, sulaʒe,
davwaʁ seʁe dε mɛ̃ sɑ̃ sə saliʁ lε mɑ̃ʃə.
lε medjaz- adɔʁe :
« vjɔlɑ̃sə yʁbεnə », « zonə də nɔ̃ dʁwat »,
sa vɑ̃ mjø kœ̃ pɔεmə u kœ̃ paʁdɔ̃.
il zome syʁ lε flamə,
mε flute lε vizaʒə.
lε ʒənə ?
dε kaʁikatyʁəz- ɑ̃ baskε,
kɔ̃n- akyzə də tu sof dεɡziste.
ɔ̃ lœʁ ɔfʁə dε slɔɡɑ̃,
ʒamε də sɔlysjɔ̃.
e puʁtɑ̃…
su lε kapyʃə, il i a dε kœʁ ki bate,
dε mεʁə ki pʁje,
dεz- ɑ̃fɑ̃ ki ʁεve dœ̃n- ajœʁ
u lɔ̃ nə kɔ̃fɔ̃ pa kɔlεʁə e idɑ̃tite.
mε lə sistεmə pʁefεʁə lε statistik,
lε ʃifʁə- fʁwa, lε diskuʁ tjεdə.
il ʁəpɛ̃ lε myʁ,
sɑ̃ ʒamεz- uvʁiʁ lε pɔʁtə.
Récompense
Commentaire Sur La Poesie

J’ai trouvé particulièrement percutant le passage : " Ici, on naît avec un casier en berceau, / Et les rêves ont des barbelés autour du cœur ". C’est une image forte qui résume toute une génération enfermée dans des préjugés avant même d’avoir pu exister. La dernière strophe, elle, ouvre une brèche d’espérance en rappelant qu’il y a des visages derrière les chiffres, des cœurs derrière les capuches, des prières derrière le vacarme. Elle humanise un décor souvent réduit à du béton et du bruit. Vous mettez ainsi en évidence l’essence même de ce poème : derrière le chaos apparent, il y a une soif d’humanité et de reconnaissance. Cette tension entre dureté sociale et fragilité humaine en fait un texte poignant, qui secoue autant qu’il invite à réfléchir. Un cri lucide, mais aussi une main tendue. Merci Sylvie pour ce partage.