Slam:Slam De Travers

Ma vie part en couilles, j’te jure c’est du grand art,
J’fais plus de vers, j’gribouille sur des bouts d’cafard.
J’préfère en rire pour pas pleurer,
Mais des fois j’rigole tellement fort qu’j’me fait flipper !

J’écris en slam pour cacher ma peine,
Genre « Tout va bien » pendant qu’mon cœur fait la chaîne.
J’fais des punchlines comme des pansements,
Mais ça coll’pas, ça fuit, c’est pas étanche vraiment.

J’me parle à moi-même comme à mon psy,
Sauf que lui il coûte cher, et moi j’suis gratuit.
J’me dis « t’es forte », j’me dis « T’es rien »,
Et j’me réponds « Ta gueule, viens on fait un refrain ».

J’parle à mes chats, ils m’jugent en silence,
Genre « T’as encore pleuré dans ton bol de céréales ? »… quelle élégance.
Ils miaulent des conseils, genre « Va dormir, humaine »,
Mais moi j’réponds « Ta gueule, t’as jamais payé le loyer, t’as pas de peine ».

J’fais des monologues dans ma salle de bain,
Avec ma brosse à dents comme micro, j’suis presque quelqu’un.
J’me fais des standing ovations toute seule dans le miroir,
Puis j’me dis « T’es chelou », et j’pars en fou rire dans le noir.

Et la fin ? Bah la fin c’est ça :
J’ai voulu écrire un slam profond, j’fini en pyjama,
Avec des chips dans le cou, du dentifrice sur l’front,
Et mes chats qui m’applaudissent comme si j’étais Beyoncé au salon.